«A l’heure actuelle, dans un pays comme la Tunisie, une liberté retrouvée peut permettre d’avoir un taux de croissance accru de 1 ou 2% de point de Pib par an», a souligné Philippe Maystadt, président de la Bei.


 

La Tunisie pourrait bénéficier, dès cette année, de près d’un milliard d’euros de prêts de la Banque européenne d’investissement (Bei), le bras financier de l’Union européenne (UE), a-t-il ajouté, lors d’une conférence de presse aujourd’hui à Bruxelles.

Aider la «transition» vers la démocratie
La Bei s’est dite également prête à doubler ses prêts aux pays du sud de la Méditerranée à environ 6 milliards d’euros, afin d’aider leur «transition» vers la démocratie et éviter une «conflagration» sociale.
«Nous sommes prêts à faire plus si nécessaire pour aider ces pays dans leur transition vers la démocratie», a expliqué M. Maystadt. «Nous pourrions faire quelque chose de significatif dans les trois prochaines années», a-t-il ajouté. Sous certaines conditions, il est possible «d’arriver près d’un niveau de 6 milliards d’euros pour la période 2011-2013».
L’objectif de la Bei est de «montrer que l’Europe est capable de réagir très vite» aux bouleversements en cours dans cette région, a ajouté le vice-président de la Bei, Philippe de Fontaine Vive.
«Nous voulons être présents tout de suite pour financer maintenant les besoins économiques pour que la désespérance qu’il y a dans la région ne cède pas le pas à une conflagration aussi économique et sociale», a-t-il expliqué.

Augmentation de l’enveloppe régionale
Outre la Tunisie, la région Méditerranée recouvre dans le budget de la Bei l’Algérie, l’Egypte, le Maroc, la Jordanie, le Liban, la Syrie, les
Territoires palestiniens et Israël. La Banque n'a en revanche «jamais été autorisée à agir en Libye», selon son président.
M. Maystadt a rappelé que le mandat donné à la Bei par l’UE prévoyait initialement pour cette région, pour la période 2007-2013, un total de 8,7 milliards d’euros. Sur ce montant, «il ne reste plus que 2,8 milliards pour
couvrir la fin de la période, jusque 2013», a-t-il précisé. Mais des possibilités existent pour augmenter l’enveloppe régionale, a-t-il expliqué.
Le Parlement européen a notamment demandé la semaine dernière de relever d’un milliard d’euros le plafond des prêts que la Bei peut consentir dans cette région d’ici à 2013, a-t-il rappelé. Les gouvernements de l’UE doivent encore donner leur feu vert.
Le Parlement et les gouvernements se sont en revanche déjà mis d’accord pour permettre à la Bei de financer pour 2 milliards supplémentaires de projets destinés à lutter au changement climatique, a ajouté M. Maystadt, estimant que «la part de la Méditerranée serait de l'ordre de 700 millions d’euros».
La Banque a aussi 1,2 milliard d’euros disponibles sur ses moyens propres, et elle envisage enfin de réutiliser les gains réalisés grâce aux investissements faits par la Banque dans le passé, ce qui pourrait dégager encore 200 à 300 millions d’euros supplémentaires.
En additionnant tout cela, ce sont «quelque 6 milliards de financement que nous pourrions apporter à la Méditerranée, et spécialement pour les pays en transition vers la démocratie», avec pour priorité «des investissements qui créent des emplois», a résumé M. Maystadt.