Lors de la rencontre jeudi avec la presse, le directeur général de la Biat, Slaheddine Ladjimi, a fait le bilan rassurant de son établissement.


Le bilan 2010 n’est pas aussi catastrophique qu’on ne le pense. Les résultats sont même meilleurs que ceux de 2009. En cette année 2011, la banque se tourne vers les zones prioritaires et les Pme comptant sur les avantages sans trop courir des risques. C’est ce qu’a démontré, chiffres à l’appui, M. Ladjimi.
«En 2010, la Biat a poursuivi son développement avec une progression des dépôts de +5,5% à 5.601,5MD, accompagnée d’une maîtrise volontaire de l’évolution des dépôts à terme (-10,3%). Quant aux crédits, ils ont enregistré une progression de 11,6% à 5.287,3MD», a annoncé le directeur. Il ajouté que «la banque est en ligne avec sa stratégie de maîtrise des risques, avec créances douteuses et litigieuses (Cdl) à 432,5MD, en baisse de 13MD par rapport à 2009. Le taux de Cdl est ainsi ramené de 9,4% en 2009 à 8,2% en 2010 et le taux de couverture porté de 70,3% en 2009 à 71,3% en 2010».
Côté produit net bancaire (Pnb), la Biat est classée la première de la place. Elle a enregistré une croissance de 18,2% et le coefficient d’exploitation a été ramené de 60,4% en 2009 à 52,7% en 2010. Pour M. Ladjimi, le rythme de la production a évolué normalement et les risques ont été maîtrisés, ainsi que les indicateurs de rentabilité en nette amélioration. «Nous sommes dans les standards internationaux», ajoute-t-il.

Un plan de continuité d’activité
Par ailleurs, la Biat a fait l’objet d’un contrôle fiscal ayant obtenu à une taxation d’office de 28, 7 MD, totalement provisionnée au niveau des états financiers de l’exercice comptable. Ce qui l’a poussée à faire un recours en justice pour défendre ses intérêts et faire valoir ses droits.
D’un autre côté, après les événements qu’a connus le pays en janvier 2011, la banque a déployé son Plan de continuité d’activité (Pca). Qui lui a permis d’assurer la continuité de l’exploitation dans des conditions normales sans déplorer la moindre perte de données tout en sauvegardant les dépôts.
En 2010, 7 points de vente ont vu le jour contre 10 en 2009. M. Ladjimi ambitionne une quinzaine de points de vente pour 2011. «Sans faire de la surenchère, nous avons remporté cette année deux titres de meilleure banque dans le pays. Et ça fait plaisir», s’enorgueillit le banquier. Et de rappeler en passant que pendant la révolution, 3 sur 137 agences ont été pillées.

Les crédits de la famille du président déchu !
Revenant sur les crédits du clan Ben Ali, M. Ladjimi a préféré tirer définitivement un trait sur le passé. «La Biat est une banque qui se caractérise par son esprit de corps, sa forte culture d’entreprise et son esprit d’appartenance. Elle reste solide par ses liens qui unissent l’ensemble de son personnel. Je ne m’attends pas à ce qu’un jour quelqu’un puisse venir me dire, à moi ou à l’un de mes collègues: dégage!».
Interrogé sur  la cession des actions de la banque dans la Stafim Peugeot à Mehdi Ben Gaied, fiancé de la fille du couple Ben Ali, le directeur général a affirmé que ces actions «ont été vendues cinq fois leur valeur» et que «c’est une excellente plus-value». Qui a demandé sa cession? Réponse : «Le Palais de Carthage a demandé si on pouvait céder». «C’est-à-dire un ordre ?». «Disons d’une manière polie».

Z. A.