«Le secteur de l'énergie peut contribuer à dynamiser le marché de travail dans le gouvernorat de Kébili, mais il ne peut pas absorber, totalement, le chômage».
C’est ce qu’a affirmé, samedi 9 mai 2015, le ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines, Zakaria Hamad, à El-Faouar, dans le cadre d'une visite dans le gouvernorat de Kébili (sud-ouest). La région d'El-Faouar connaît, depuis mercredi, des affrontements entre les habitants et les forces de sécurité, qui ont fait 6 blessés parmi les policiers. Les manifestants réclament l'emploi au sein de Mazarine, la société hollandaise de prospection pétrolière installée à El-Faouar, après l’annonce de la découverte d'un puits de pétrole dans la région, devant produire 4.300 barils/jour. Le ministre a souligné les potentialités de la région de Kébili en énergies renouvelables, qui devraient attirer des investissements, tout en précisant que la Tunisie œuvre à produire 900 mégawatts d'électricité grâce aux énergies renouvelables à l'horizon de 2020. Il a ajouté que son département étudie la possibilité de mettre des moyens financiers à la disposition des jeunes, en associations avec les compagnies énergétiques, et ce dans le cadre de leur programme de responsabilité sociétale. Une commission a été créée au sein du ministère pour étudier la situation du secteur industriel dans les régions, qui devra élaborer une feuille de route pour le développement de chaque gouvernorat, a encore ajouté M. Hamad. Reste que l’annonce de ces projets, dont la réalisation demandera plusieurs années, ne semble pas avoir aidé à calmer la colère des habitants d’El-Faouar, qui exigent d’être employés tous, ici et maintenant, par la société hollandaise, et d’avoir leur part des ressources pétrolières de leur région... Ressources qui, soit dit en passant, n’ont pas encore été sorties du sous-sol ! D’où l’absurdité de la situation que les autorités sont appelées à gérer, alors que les dirigeants politiques, tous partis confondus, observent un silence aussi lâche que complice. Reste une autre question, encore plus lancinante et douloureuse: après ces douloureux événements, quel investisseur va avoir le courage d'aller s'installer à Kébili au risque de se voir prendre en otage par des chômeurs, eux-mêmes manipulés par des partis politiques irresponsables et roulant pour des parties étrangères ? I. B. (avec Tap). |
{flike}