TunisianaEn Tunisie, la situation n’est plus, du point de vue du groupe égyptien, aussi favorable qu’avant. Orascom  pourrait ne pas avoir apprécié l’octroi de la troisième licence de téléphonie mobile. Notamment, parce que l’arrivée d’un troisième opérateur sur un marché aussi exigu que celui de la Tunisie risque de rendre la licence tunisienne moins juteuse que par le passé.


C’est maintenant confirmé : des discussions ont lieu entre Orascom et MTN Group Ltd en vue d’une éventuelle cession des actifs africains de l’opération égyptien au sud-africain, pour près de 10 milliards de dollars. Ces transactions auraient progressé, affirme Bloomberg citant des sources proches du dossier. Toutefois, Orascom négocierait également avec deux autres opérateurs. Ce qui donne à penser que l’opérateur est pressé de vendre tout ou la majeure partie de ses filiales africaines. Et cette hâte tient au fait que Naguib Sawiris, qui s’est endetté à hauteur de près de 7 milliards d’euros pour pouvoir s’offrir Wind (Italie) et Hellas (Grèce), a besoin de cash pour réduire son endettement. Naguib Sawiris
Seule Mobinil, contrôlée conjointement par Orascom et France Telecom, serait exclu d’une éventuelle transaction. Par contre, l’opérateur égyptien semble notamment tenté de céder ses intérêts en Algérie (Djezzy) et en Tunisie (Tunisiana) car il ne se sentirait plus à l’aise dans ces deux pays pour des raisons différentes.

En Algérie, c’est la dégradation de ses relations avec les autorités algériennes (qui s’est notamment traduite par un redressement fiscal pour près de 600 millions de dollars) et l’ambiance délétère qui l’entoure dans le pays depuis la crise diplomatique provoquée par le dur affrontement entre les équipes nationales égyptiennes et algériennes de football en vue de la qualification à la phase finale de la coupe du monde en Afrique du Sud, qui poussent Orascom à envisager sérieusement de se désengager.

En Tunisie, la situation n’est plus, du point de vue du groupe égyptien, aussi favorable qu’avant. Avant quoi ? Avant l’octroi de la troisième licence de téléphonie mobile à un tandem constitué de France Télécom et de son partenaire tunisien Divona (groupe Planet). Oracom pourrait ne pas avoir apprécié la nouvelle donne. Notamment, parce que l’arrivée d’un troisième opérateur sur un marché aussi exigu que celui de la Tunisie risque de rendre la licence tunisienne moins juteuse que par le passé.
Toutefois, Orascom, qui opère également dans quatre autres pays d’Afrique (Burundi, Namibie, République centrafricaine et Zimbabwe) et trois d’Asie (Bangladesh, Corée du Nord et Pakistan) n’est pas sûr de pouvoir vendre ses intérêts en Tunisie et en Algérie. A moins qu’il ne puisse avoir l’aval des autorités des deux pays.

 

Mohamed Laaroussi