Après avoir longtemps alimenté l’espoir d’une reprise imminente de l’activité touristique dans le pays, le ministre du Commerce et du Tourisme Mehdi Houas prédit une saison 2011 «très mauvaise, désastreuse».
Exit donc les déclarations soporifiques. A l’approche de l’été, les réservations se faisant désirer, le ministre revient à un discours de vérité, et la vérité se fait crue sinon cruelle. Une année de vaches maigres. Les professionnels du secteur ont donc du souci à se faire.
Dans un entretien lundi à l’agence Afp, M. Houas, qui revient tout juste du plus grand salon mondial du tourisme, à Berlin, prédit une saison 2011 «très mauvaise, désastreuse».
Secteur vital, le tourisme assure près de 7% du Pib tunisien et emploie jusqu’à 400.000 personnes, directement et indirectement, sur une population totale de 10,4 millions de personnes. «Si on compte en moyenne 4 personnes par famille, vous voyez ce que cela donne», souligne le ministre.
«Si on fait 50% de ce que l’on a fait l’année dernière, ce sera déjà pas mal. On a sauvé les meubles et le vrai défi aujourd’hui ce n’est pas d’augmenter les salaires c’est de sauver les emplois et les salaires», a-t-il expliqué en allusion à la forte pression sociale sur les nouvelles autorités du pays.
De passage vendredi dernier à Paris, M. Houas a estimé que l’année en cours qui sera «la pire de toute l’histoire de l’industrie touristique» tunisienne.
Autre coup dur pour le pays: le contrecoup de la situation de guerre civile en Libye. «On recevait d’habitude 2 millions de Libyens chaque année», précise M. Houas selon lequel ce quota n’est toutefois pas «totalement perdu».