Légalement, cet immense souk populaire de la capitale revient de droit à l’Union tunisienne du commerce, de l’industrie et de l’artisanat (Utica). Mais quand il y a intérêt public, la donne change complètement.


Interrogé jeudi dernier, lors d’une conférence de presse, sur la propriété du Souk Moncef Bey et sur le bruit qui court dans la ville à propos de l’aménagement pour très bientôt de cet espace au profit des vendeurs ambulants, Mohamed Ben Sedrine, président du comité provisoire de l’Utica a répondu ceci: «Moncef Bey, le souk et pas l’ancien Bey de Tunisie bien sûr, nous appartient. Il est une propriété privée de l’Utica. Il est vrai que pendant l’anarchie et l’invasion de petits commerces, qui a eu des semaines durant dans la capitale, poussant les commerçants à contester et à faire la grève, le gouverneur nous a demandé si on pouvait laisser s’implanter ces commerces à Moncef Bey. Nous avons refusé. Il y a eu ensuite des interventions de plusieurs ministres, notamment Afif Chalbi, ex-ministre de l’Industrie et de la technologie, qui nous a dit que le gouvernement a vraiment besoin de cet espace pour la durée d’une année. Notre réponse a été claire: non. Nous lui avons répondu tout de suite que juste à côté, il existe un espace vide et qui pourrait résoudre le problème. Je pensais à l’espace de Sama Dubaï, un projet tombé maintenant à l’eau», a-t-il dit.
De source officielle, le gouvernorat de Tunis – qui a eu, auparavant, une réponse favorable de la part de l’un des membres du bureau exécutif de l’Utica (à ce moment là, M. Ben Sedrine était à l’étranger) – est en train de préparer l’espace en question pour abriter ces commerces parallèles. N’en déplaise à l’Utica. «Il s’agit de intérêt public. Il y a urgence et des cas sociaux. C’est pour une année puis on va trouver d’autres résolutions», a dit cette même source.
Comment réagira l’Utica à cette décision? On attend pour voir…

Z. A.