Le gouvernement américain s’intéresse à la Tunisie en tant que «terre d’opportunités» à part entière et, apparemment, non plus en tant que passage obligé en Afrique du Nord.
Au terme d’une visite de deux jours en Tunisie, Suresh Kumar, secrétaire d’Etat adjoint chargé de la Promotion du commerce et directeur général du Service commercial extérieur des États-Unis, a laissé entendre lundi que «c’est le moment ou jamais» pour les Américains de conquérir le marché tunisien et pour les Tunisiens «de profiter de la technologie et du savoir-faire américains» afin de booster leurs exports non pas nécessairement vers les Etats-Unis mais surtout vers l’Europe et l’Afrique.
L’énergie, nouveau cheval bataille
«Oublions, a-t-il lancé à un groupe de journalistes tunisiens et étrangers, la balance commerciale entre nos deux pays et concentrons-nous sur ce que nous pouvons réaliser ensemble». «Le langage du commerce est le même partout et l’intérêt de tout un chacun est à la base du commerce», a-t-il ajouté, révélant que son gouvernement a déployé «deux milliards de dollars pour inciter les Américains à investir.
Kumar n’a pas tari d’éloges pour l’avenir économique de la Tunisie. «Votre pays est sacré, a-t-il indiqué. Son emplacement est superbe et son peuple hautement qualifié. Ça nous offre d’énormes opportunités (d’investissement)».
A la tête d’une délégation forte de représentants de 11 compagnies américaines des secteurs de l’énergie, des nouvelles technologies de l’information et de la communication, des finances et de la sécurité, Kumar a dit qu’il est arrivé en Tunisie pour «découvrir les opportunités de la création d’emplois» dans le pays. Autrement dit, pour accompagner les investisseurs américains à travailler avec leurs partenaires tunisiens «pour l’intérêt de tout le monde».
Le responsable américain a aussi indiqué que son administration misera sur le secteur de l’énergie pour réaliser tous ces objectifs. Il s’agit d’aider la Tunisie à produire plus et mieux dans le but primordial «d’exporter l’énergie solaire vers l’Europe».
Le monopole de la Steg en question
Mais qu’en est-il du monopole de la Société tunisienne d’électricité et du gaz (Steg) dans ce secteur? Les Américains en sont conscients et prévoient de «traiter de ce sujet avec leurs partenaires tunisiens», selon Kumar.
Même les investissements dans le secteur des finances concerneront «spécifiquement» les activités énergétiques.
A noter que Kumar a dirigé une délégation commerciale et d’investissement le 28 et 29 mars. La délégation a compris de grosses boites américaines telles que Cisco, Motorola et Areva. Mais aussi des Pme, signe que les Américains ont bien compris la nouvelle donne sociale et économique de la nouvelle Tunisie.
Dans la journée du lundi, Suresh Kumar avait rencontré Béji Caïd Essebsi, Premier ministre, et Abdelhamid Triki, ministre de la Planification et de la Coopération internationale.
Mourad Teyeb