Selon une enquête du Centre tunisien de veille et d’intelligence économique (Ctvie), l’indice de confiance des chefs d’entreprises des services s’établit à un niveau de -5.2 %.


L’enquête a été réalisée au début du mois de mars auprès des entreprises de ce secteur, par le Ctvie, qui dépend de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (Iace).

La demande réduite de moitié
Cette enquête, qui s’inscrit dans les efforts de l’Institut pour explorer davantage l’environnement des affaires, «repose sur un ensemble de questions relatives à des aspects de l’activité des entreprises tels que le volume de la demande adressée au secteur, l’évolution des parts de marché, la capacité de produire davantage avec les moyens existants, les facteurs qui pourraient bloquer le développement de l’activité, la situation financière, les conditions d’accès au crédit, les délais de paiement, les possibilités d’investissement ainsi que les obstacles qui peuvent l’entraver.»
«Durant le dernier semestre, la situation économique globale a été assez laborieuse, voire  préoccupante sur certains aspects. C’est ainsi que la demande adressée aux entreprises a pratiquement diminué pour 50% des enquêtées et n’a augmenté que pour 22 % d’entre elles. Par ailleurs, les parts de marché sont restés aux mêmes niveaux du trimestre précédent pour 50% des entreprises enquêtées opérant sur le marché local et pour 62% des entreprises orientées vers les marchés étrangers.

Optimisme mesuré pour les six prochains mois
«Pour ce qui concerne les six prochains mois, les appréciations sont relativement plus optimistes. Sur l’ensemble des entreprises enquêtées, un chef d’entreprise sur trois estime que la situation sera meilleure durant les six prochains mois et prés de 25% des interrogés prévoient que la situation sera similaire à la situation actuelle. A ce titre, prés de 41%  anticipent une augmentation de la demande dans le secteur et 35 % prévoient un rythme plus soutenu de leur activité.
«A la question de savoir si les moyens disponibles au sein de l’entreprise lui permettent de vendre davantage, si jamais la demande de ses services vient à augmenter, prés de 82 % des chefs d’entreprise répondent par l’affirmative.
«Pour ces entreprises, l’accroissement du chiffre d’affaires, qui résulterait d’une telle augmentation de la demande, pourrait atteindre une moyenne se situant entre 50 et 60 % de son niveau moyen.
«S’agissant des obstacles qui limitent le niveau d’activité des entreprises, les réponses évoquent trois arguments avec des pondérations sensiblement égales. Le tiers des réponses évoquent la faiblesse de la demande alors que le deuxième tiers des réponses évoquent les conditions de la concurrence dans le secteur d’activité. Le troisième tiers des réponses fait allusion aux difficultés d’accéder aux crédits bancaires, aux coûts élevés du financement et de la main d’œuvre.
«A la question de savoir si la conjoncture actuelle est favorable pour les dépenses visant  à agrandir les installations, seuls 5% des enquêtés approuvent de telles dépenses. Le reste est réparti à égalité entre des réponses strictement négatives et des réponses incertaines pour réaliser de telles dépenses. Pour ceux qui répondent par l’affirmative, ils estiment à grande majorité que la hausse des investissements ne dépassera pas les 10% des capacités existantes actuellement.

Peu de recrutements en vue
«En termes de recrutement, les appréciations des chefs d’entreprises du secteur sont assez conformes aux constats précédents: 60 % des réponses soulignent que les effectifs de l’entreprise durant les six prochains mois seront les mêmes, voire plus faibles, contre 40 % qui estiment que les effectifs seront plus élevés.
«Pour les conditions actuelles d’accès au crédit, prés de 55% des répondants trouvent qu’elles se font normalement alors que 40% estiment que les conditions d’accès sont difficiles. En matière de paiement de la clientèle, les délais ont de plus en plus tendance à s’allonger pour 86% des répondants et restent stables pour les 14% restants.
«En dépit de ces difficultés, les anticipations des chefs d’entreprises relatives à l’évolution durant le prochain semestre de la situation financière des entreprises du secteur services dévoilent que près de 41% des chefs d’entreprises s’attendent à une stagnation de leur situation actuelle auxquels il faut ajouter prés de 27% qui prévoient une prochaine amélioration de leur situation financière.
«Interrogés sur l’appréciation qu’ils se font sur l’évolution  de l’ensemble du secteur des services durant les six prochains mois, les avis sont partagés et se répartissent presque à égalité. Près de 32% des enquêtés estiment que l’évolution sera croissante alors que 32% et 36% répondent qu’elle sera respectivement stable ou décroissante.
«Etant donné les soldes d’opinion aux diverses questions, et notamment les soldes relatifs aux questions qui impliquent la dynamique future du secteur, on peut évaluer l’indice global de confiance du secteur pour le mois de mars. Cet indice est susceptible de varier entre -100% et +100%. Une valeur de 100% signifie que toutes les appréciations relatives aux variables clés de l’évolution future sont totalement favorables. La valeur de -100% signifie le contraire.

Indice de confiance du bâtiment et du commerce: -17% et -16%
«Le calcul de la moyenne des soldes d’opinion situe l’indice de confiance des chefs d’entreprises du secteur services pour le mois de mars 2011 à un niveau proche de -5.2%. Comparé aux indices des secteurs du bâtiment et du commerce dont les valeurs évaluées au début du mois de mars sont voisines respectivement de -17% et -16%, on enregistre une importante amélioration du niveau de confiance. Cela découle de l’affermissement relatif à l’environnement général des affaires durant les deux dernières semaines par rapport au début du mois de février, date de réalisation des enquêtes dans les secteurs du bâtiment et du commerce.
«Par ailleurs, la différence du niveau d’appréciation découle de la différence à la fois structurelle et conjoncturelle de l’évolution des deux secteurs précédents avec le secteur service. Ce dernier se caractérise généralement par une plus grande flexibilité et une plus grande qualité d’adaptation.»

Source : ‘‘Ctvie’’.