Selon le communiqué de la Bct diffusé hier, le principal signe de reprise concerne «l’accroissement des échanges commerciaux avec l’extérieur».
Au registre de la baisse, la Bct inscrit la production industrielle, principalement dans les industries manufacturières, et les recettes touristiques en devises ainsi que les flux des investissements directs étrangers. Les intentions d’investissement industriel ont accusé, elles aussi, un net fléchissement, surtout dans les projets orientés vers l’exportation. «Ce qui montre la nécessité d’œuvrer à renforcer la confiance des investisseurs», souligne la Bct. Qui ajoute: «Ces évolutions, qui ont entraîné une baisse des avoirs en devises (12.087 MDT ou 136 jours d’importation à la date du 28 mars 2011 contre 13.003 MDT et 147 jours à la fin de l’année 2010), sont de nature à accroître les tensions sur le rythme de la croissance économique et les équilibres financiers».
Les principaux risques et défis
Face à cette situation, la Bct souligne les principaux risques et défis qui se posent à l’économie tunisienne à court terme, à savoir «la transmission des retombées négatives et des difficultés que connaît la conjoncture économique mondiale, l’aggravation du déficit des paiements extérieurs, la perte de dynamisme de l’économie induite par la non reprise de l’activité des secteurs dans des délais acceptables, l’accroissement du chômage et le recul du rythme de la demande intérieure.» A ces risques déjà lourds de conséquences, la Bct ajoute «l’affaiblissement des capacités du secteur financier, en raison de l’augmentation des impayés sur les crédits octroyés aux entreprises et aux particuliers et de l’accroissement des besoins des banques pour en constituer les provisions, ainsi que les pressions d’ordre économique et social exercées sur le budget de l’Etat.»
Par conséquent, la Bct sonne l’alarme: «De tels défis exigent la prise d’urgence de mesures pratiques pour assurer la relance de l’économie et stimuler l’emploi, sachant que la conjoncture nationale et régionale ne permet pas une marge d’action aisée.»
Préserver les fondements de la stabilité financière
Sur le plan monétaire, le conseil d’administration a noté «la progression de la masse monétaire M3 au taux de 2,7%, durant les deux premiers mois de l’année en cours, et la poursuite de la contraction de la liquidité bancaire au cours du mois de mars, ce qui a nécessité l’intervention de la Bct pour injecter une enveloppe importante de liquidité. Ainsi, le taux d’intérêt moyen a atteint 4,59% contre 4,65% en février, étant signalé que la dernière réduction du taux de la réserve obligatoire a permis de fournir une liquidité supplémentaire au système bancaire pour environ 360 MDT».
«A la lumière de ces évolutions et vu le recul du taux d’inflation, au cours des deux premiers mois de l’année, à 3,2% contre 4,9% durant la même période de l’an passé et pour fournir les conditions favorables à la relance de la production et de l’investissement et à la reprise du rythme de l’activité économique, à même de permettre la promotion des exportations et l’accroissement des créations d’emplois, le conseil d’administration a décidé de réduire, de nouveau, le taux de la réserve obligatoire des banques de 5 points de pourcentage et de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Bct. Le Conseil a, par ailleurs, recommandé d’accélérer la mise en œuvre par le système bancaire des mesures qu’il se doit de mettre en place pour soutenir les entreprises tout en veillant à préserver les fondements de la stabilité financière.