Le Forum africain de la finance islamique sera organisé pour la première fois en Tunisie, pays natal de son fondateur Zoubeir Ben Terdeyet. Cause: le monopole exercé par le clan de Ben Ali sur le secteur l’a contraint à s’expatrier.
Après trois éditions accueillies par le Maroc, le 4e Forum se tiendra le mercredi 13 et le jeudi 14 aux Berges du lac, à Tunis.
Zoubeir Ben Terdeyet, fondateur et organisateur de l’événement, ne cache pas sa fierté de l’atterrissage (enfin) en Tunisie du Forum. «L’heureux événement est ma contribution» au débat sur la finance islamique, a-t-il lancé lundi. Un secteur qui, selon lui, était «un monopole de Sakher El-Materi pendant plusieurs années».
C’est facile de comprendre pourquoi toute activité liée à la finance islamique ne pouvait, du temps de la bande à Ben Ali, être conçue ou autorisée qu’à travers le canal de Sakher et de sa banque Zitouna!
«De grandes interrogations pesaient sur la finance islamique en Tunisie, estime Ben Terdeyet, et il est temps qu’elle regagne la confiance des Tunisiens».
Une solution pour le chômage
Les expériences dans des économies et des sociétés semblables aux nôtres ont prouvé que la finance islamique est l’une des réponses sérieuses au chômage des jeunes diplômés.
Ben Terdeyet, qui parlait lundi à Tunis lors de l’annonce de la création de l’Association internationale des experts financiers et bancaires tunisiens (Aiefbt) est convaincu qu’à cet effet, la Tunisie a tout pour devenir «un hub» de ce secteur en Afrique.
Avec plus d’une centaine de participants attendus, ce forum «est une occasion unique sur le continent, et notamment au Maghreb, pour nouer des contacts avec les acteurs principaux du marché». Des délégations du Sénégal, d’Algérie, du Kenya en plus de la Banque africaine de développement (Bad) et autres institutions régionales et internationales, y seront présentes. Mais pas les autorités tunisiennes!
Ben Terdeyet a dit que ni la Banque centrale de Tunisie (Bct) ni le gouvernement ne prendront part au Forum. «Dommage», dit-il. Sans expliquer les causes de cette absence: calendriers ministériels chargés? Ou manque d’intérêt pour le développement du secteur de la finance islamique?
M. T.