«La Tunisie n’est pas en négociation avec le Fonds monétaire international (Fmi) pour le financement», a toutefois indiqué M. Nabli, précisant que «les institutions financières internationales, à l’instar de la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (Bad), sont en train d’apporter des soutiens significatifs à notre pays».
«Ce n’est pas un parcours tranquille qui nous attend»
Le gouverneur de la Bct a tenu encore à préciser: «La question n’est pas de savoir si on a besoin d’un financement. Tout financement peut être bon et peut être mauvais. C’est la façon dont on l’utilise. On peut avoir de la corruption, on peut avoir une mauvaise gestion», a-t-il expliqué. «C’est pour cela que le processus démocratique est si important», a-t-il expliqué. «Ce n’est pas un parcours tranquille qui nous attend».
Interrogé sur les prévisions pour l’année 2012, le gouverneur de la Bct a indiqué: «Après cette année, nous entrerons dans une situation politique plus stable. Nous nous attendons à une relance de l’activité économique du pays». Et d’ajouter que la Tunisie a «besoin de voir une meilleure combinaison en termes de subventions et de prêts, car c’est une transition très coûteuse».
Le directeur général du Fmi, Dominique Strauss-Kahn, a affirmé, de son côté, que son institution était «là pour aider» les pays arabes, comme l’Egypte et la Tunisie, en leur apportant des financements s’ils les demandent.
«Nous avons tiré des enseignements de ce qui s’est passé au Proche et au Moyen-Orient et en Afrique du Nord», a affirmé M. Strauss-Kahn lors d’une conférence sur cette région, vendredi, au siège du Fmi à Washington.
«Rien ne peut être accompli sans croissance»
Pour l’Egypte et la Tunisie, théâtres de récentes révolutions, a-t-il poursuivi, «certaines sources de revenus, le tourisme par exemple, pourraient être moins élevées qu’elles ne l’étaient l’année dernière».
«Rien ne peut être accompli, en matière de lutte contre les inégalités, de création d’emplois, sans croissance», a encore estimé le directeur du Fmi. «Nous pouvons bâtir ensemble un avenir meilleur pour ces pays. Et ce n’est pas seulement important pour l’Egypte et la Tunisie, c’est important pour le monde entier parce que cet exemple va avoir beaucoup de répercussions», a-t-il déclaré.
Evoquant, pour sa part, le cas de la Tunisie, Massoud Ahmed, le directeur du Fmi pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, a affirmé de son côté que notre pays est «en train de mobiliser les financements de [ses] partenaires bilatéraux ainsi que des institutions de développement, des financements à plus long terme». «A ce stade, ils [les Tunisiens, ndlr] n’ont pas encore vu de besoins de financement supplémentaires qui devraient être satisfaits par le Fonds. Mais encore une fois nous serions heureux de soutenir cela», a-t-il ajouté.
«Nous ne devons pas oublier que la révolution tunisienne a commencé par le suicide d'un marchand de fruits harcelé par les autorités», a plaidé Robert Zoellick, patron de la BM, à l’ouverture de la réunion semestrielle de son établissement, promettant d’aider la Tunisie à «restreindre l’application arbitraire des réglementations et des formalités administratives».
Source: agences.