Ce qui, en des temps plus cléments, aurait constitué une banalité, prend, en cette période de vaches maigres, les proportions d’une performance digne d’être soulignée. Effet de manche mis à part, il n’y a pas encore de quoi pavoiser, car les quelques milliers d’hirondelles du printemps n’annoncent pas encore un été faste. Loin s’en faut…
Souriez, vous êtes au pays de Mehdi Houas!
Cela dit, restons zens et souriants, comme le ministre du Commerce et du Tourisme, Mehdi Houas, qui, après avoir annoncé une année touristique catastrophique, fait comme s’il y croit encore. Le miracle n’est-il pas tunisien?
Le premier miracle a eu donc lieu, dimanche, lorsque l’aéroport international de Djerba a reçu plus de 35 vols charter en provenance de plusieurs pays européens. La journée de samedi avait également été miraculeuse puisqu’elle a enregistré l’arrivée de 24 vols charters dont l’essentiel en provenance d la France et de la Belgique.
Ce regain de l’activité touristique sur cet aéroport observé au cours du dernier week-end a été bien accueilli par les opérateurs touristiques de la région qui ont, au cours du premier trimestre de l’année en cours, connu des baisses de leurs activités dépassant les 50%.
Cette nette reprise des vols charter a été également observée au niveau des aéroports de Monastir avec 17 vols charter et celui de Tunis-Carthage avec 8 vols.
«Fard-fard, zanga-zanga, dar-dar»
13.525 touristes séjournent actuellement à Djerba dont 7.840 Français et 2.174 Allemands ainsi que 2.099 Belges, annonce la tutelle avec une satisfaction non feinte.
Ces touristes, devenus des oiseaux rares, il va falloir maintenant aller les chercher «fard-fard, zanga-zanga, dar-dar», comme dirait Kadhafi.
Samedi dernier, Mehdi Houas, ministre du Commerce et du Tourisme, qui semble avoir retenu la leçon, a visité, samedi, l’aéroport de Djerba où il a pris connaissance des conditions d’accueil des touristes à l’arrivée comme au départ. «Le ministre a insisté sur la qualité des prestations à tous les niveaux de la chaine touristique afin que la reprise des flux touristiques soit entourée des meilleures conditions d’accueil et de séjour», note le communiqué du ministère, avec l’habituelle langue de bois.
Auparavant, et au cours de la même journée, M. Houas a visité la délégation de Dhiba où il s’est rendu sur le site archéologique de «la Plaine des Romains» dont les vestiges datent de plus de 2.000 ans et qui offrent aujourd’hui d’excellentes opportunités d’investissement en matière de tourisme culturel. Le ministre a ensuite visité le complexe réalisé sur le site archéologique de Douiret dans le gouvernorat de Tataouine qui abrite une résidence traditionnelle d’une capacité de 40 lits, des boutiques d’artisanat et un restaurant. Il s’est rendu également au siège de l’Association pour la protection de la nature et de l’environnement à Douiret qui a pris, récemment, l’initiative d’ouvrir des résidences traditionnelles pour impulser le tourisme culturel et écologique dans la région.
Le communiqué ne dit pas si ces réalisations, qui ont dû coûter cher à leurs promoteurs, ont déjà reçu leurs premiers visiteurs ou s’ils attendent encore… Godot.
Zohra Abid