En effet, 66.2% des sondés jugent ce climat défavorable, contre seulement 5.9% qui le trouvent favorable. «La perception négative est plus prononcée chez la classe aisée», souligne Sigma.
Les sondés se montrent plutôt pessimistes pour l’année en cours et affichent une relative confiance dans le redressement économique à partir de 2012, puisque 68.2% estiment que, dans 1 an et plus, l’économie tunisienne reviendrait à son état d’avant la révolution.
Près de 50% des Tunisiens pensent que le gouvernement de transition fait de son mieux, mais 41.4% d’entre eux estiment que les mesures prises pour la relance économique restent globalement insuffisantes. Alors que le quart se dit incapable d’évaluer ces mesures, un autre quart perçoit l’effort du gouvernement pour diminuer le chômage comme étant minime.
Interrogés sur leurs principales aspirations économiques, les Tunisiens évoquent en premier lieu la diminution du chômage (67%), la sécurité et la stabilité (37%), l’orientation des investissements vers les zones intérieures (20.4%) et l’amélioration du pouvoir d’achat (16.1%).
Il est à rappeler qu’un premier sondage sur le climat politique après la révolution, réalisé en février par le même cabinet, a montré que 75% des Tunisiens ne savent pas pour qui voter et près de 50% déclarent ne pas connaître les partis qui s’affrontent.
Un second sondage sur le climat émotionnel et social dans le pays, réalisé en mars, a indiqué un état globalement mitigé où la peur se mêle à l’espoir. 80% des sondés ont décrit une ambiance sociale dans laquelle on peut parler avec tranquillité, plus de 50% ont trouvé cette ambiance empreinte de solidarité et d’entre-aide mais plus de 45% l’ont perçue comme marquée par la peur et la crainte. Par ailleurs, près de 30% des Tunisiens ont déclaré ne pas avoir confiance dans les institutions.
Les trois sondages pris ensemble dégagent un sentiment général d’inquiétude sur l’avenir du pays, en raison du manque de visibilité des évolutions politiques, économiques et sociales qui y sont en cours.
Imed Bahri
