Roche a fait don de 500.000 dinars à la Tunisie. Avec ce petit geste, le groupe pharmaceutique Roche de Bâle (Suisse) espère conquérir le marché tunisien. Et remporter des contrats avec le ministère de la Santé.


Nous n’avons pas besoin d’un dessin pour comprendre l’intérêt de ce chèque offert comme don à la Tunisie en pareil moment. C’est clair comme l’eau de roche que la visite en personne du turco suisse, Tuygan Goeker, directeur de Roche pour la région Cemai (Europe centrale, Moyen-Orient, Afrique et sous continent indien) en Tunisie fait d’une pierre deux coups.

Le pays regorge de compétences
«Nous sommes soucieux d’aider la Tunisie en cette phase de transition. Et nous savons qu’il y a de l’espoir dans ce pays qui regorge de compétences. Lors de ma visite dans quelques hôpitaux et cliniques en compagnie de la ministre tunisienne de la Santé, j’ai été impressionné par la qualité des services et du professionnalisme du staff médical en Tunisie. Qui a toujours fait de la santé une priorité nationale pour le développement du capital humain», a déclaré M. Goeker, lors d’une conférence de presse donnée, mardi à l’hôtel Sheraton de Tunis. Il a ajouté: «Etant un partenaire historique de la Tunisie, ce fonds de concours est pour nous un symbole de confiance et d’amitié avec le pays». Roche n’est pas dans le peloton des laboratoires pharmaceutiques opérant en Tunisie, mais M. Goeker pense qu’un partenariat solide est possible. «Grâce à des produits innovateurs, nous comptons réduire dans l’avenir le coût de nos médicaments et nous  ambitionnons de distribuer nos produits pharmaceutiques dans les hôpitaux tunisiens», a-t-il précisé.

En contrepartie, une reconnaissance
De son côté, le Tunisien Sami Zerelli, directeur général de Roche pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest a mis l’accent sur la contribution de l’entreprise suisse en ces moments difficiles que vit la Tunisie. «En tant que Tunisien qui vit au Maroc et qui a suivi de loin avec émotion les événements ayant accéléré la chute de l’ancien régime, je considère que cette modeste somme n’est que le début d’un programme de partenariat global que nous souhaitons mettre en place et qui vise à donner aux  patients indigents l’accès gratuit aux thérapies innovantes de Roche en oncologie, hépatologie, anémie et polyarthrite rhumatoïde», a-t-il dit.
Youssef Hachich, directeur de Roche en Tunisie a déclaré, pour sa part, que cette action vise à accompagner notre ministère de tutelle pendant cette période transitoire. «Nous ne pouvons que saluer le groupe pour cette pensée au moment où notre pays en a vraiment besoin», a-t-il souligné. 
Si ce programme de partenariat aboutit, M.Goeker n’exclut pas la présence dans les années à venir d’une filiale industrielle de Roche en Tunisie et qui recrutera des chercheurs tunisiens. «J’ai été impressionné par les compétences tunisiennes en matière de médecine et j’ai compris pourquoi plusieurs personnes viennent des pays voisins pour se soigner. Là, ça nous donne à réfléchir», a-t-il confié. Le ministère tunisien y pense déjà. Les yeux rivés sur le pôle biotechnologique de Sidi Thabet. Le gouvernement pense aussi aux futurs emplois chez Roche.

Z. A.