Les Etats-Unis souhaitent débloquer plusieurs milliards de dollars pour venir en aide de l’Egypte et à la Tunisie pour les aider à réaliser leur transition démocratique. L’aide pourrait être étendue ensuite aux pays arabes.


Le président américain doit présenter aujourd’hui un plan d’aide économique au monde arabe. Plusieurs milliards de dollars seraient ainsi débloqués pour soutenir la démocratisation des pays du Proche-Orient et du Maghreb, notamment via des garanties de prêts et des rachats de dette. Le plan, initialement destiné à l’Egypte et à la Tunisie, serait élargi pour encourager d’autres Etats de la zone à emboîter le pas des réformes démocratiques. Selon un haut responsable américain, l'idée est de s'inspirer "de certaines des mesures couronnées de succès en Europe de l'Est", dans les mois qui suivirent la chute du rideau de fer.
L’administration Obama souhaite, par exemple, accorder un milliard de dollars de garanties de prêts à l’Egypte et pousser son projet de fonds américano-égyptien, de 60 millions de dollars, pour financer des initiatives du secteur privé. Elle espère associer à ce plan la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (Fmi) et la Banque africaine de développement (Bad).
Les économies du Proche-Orient restent fragiles et les prévisions annoncent des taux de croissance de l’ordre de 1%, voire moins. Et le contexte mondial ne les aide pas. La flambée des prix du blé, de 17% cette semaine, pourrait mettre sous pression tous les Etats de la zone très dépendants de leurs importations pour nourrir leur population.

Le lobbying de Jalloul Ayed à Washington
La visite de travail effectuée par Jalloul Ayed, ministre des Finances, du 16 au 18 mai, à Washington, s’inscrit dans ce cadre. Les consultations du ministre, tant bilatérales, avec de hauts responsables de l’administration et des membres du Congrès américain, que multilatérales avec le Fmi et la Banque mondiale visaient à préparer la participation de la Tunisie au sommet du G8 (les 26 et 27 mai à Deauville).
M. Ayed a, à cette occasion, été reçu à la Maison Blanche par Micheal Forman, Conseiller adjoint à la Sécurité nationale, chargé des Affaires économiques internationales et représentant personnel du président Obama aux sommets du G8 et du G20 et ce en présence de M. David Lipton, assistant spécial auprès du président américain pour les affaires économiques.
Au cours de l’entretien, M. Ayed a souligné que l’avancement dans le processus de transition démocratique en Tunisie, devrait être accompagné par la mise en place d’un programme de développement économique et social ambitieux. La priorité dans ce programme est accordée, a-t-il précisé, à la création d’emplois et au développement régional. Le ministre des Finances a, également, indiqué que la réalisation des objectifs du programme, requiert un soutien financier adéquat et effectif, des partenaires internationaux de la Tunisie, dont les membres du G8.
Pour leur part, les deux responsables américains ont porté un intérêt particulier à l’évolution de la situation économique en Tunisie depuis la révolution, soulignant l’importance de la relance de l’économie tunisienne pour le succès du processus de transition démocratique. Ils ont, à cet égard, exprimé leur soutien aux efforts déployés par la Tunisie, pour réaliser les aspirations du peuple, à la prospérité et à la démocratie.
Par ailleurs, le ministre des Finances a eu, également, un entretien avec les sénateurs John Mc Cain et Joseph Lieberman, au cours duquel, il a fait un exposé sur le développement de la situation en Tunisie et les préparatifs de la participation tunisienne au sommet du G8. Les deux sénateurs ont réitéré leur appui à la transition démocratique en Tunisie et leur disposition à renforcer davantage le soutien du Congrès américain à la Tunisie.

Source : agences.