Malgré les quelques épines de circonstance, le parcours de Tarak Lassadi, Pdg de Traveltodo, donne envie de monter des projets sans hésiter! Il suffit d’y croire, et d’y aller avec méthode.


Ce dernier a été l’invité du Club de l’entrepreneur de l’Association des Tunisiens des grandes écoles (Atuge), réuni jeudi à l’Institut arabe des chefs d’entreprises (Iace). Un rendez-vous précieux pour les jeunes compétences tunisiennes. De ce professionnel des voyages, il y a beaucoup à apprendre pour voler de ses propres ailes.  
Un peu avant que M. Lassadi ne prenne la parole, les diplômés des grandes écoles ont vite sympathisé entre eux, échangeant emails et autres coordonnées. A chacun son profil, son projet, mais tous sont obnubilés par l’idée de réussir leur coup et d’entamer une carrière à leur goût. La rencontre avec M. Lassadi, un poids lourd du e-tourisme leur a donné une bonne dose de courage pour aller de l’avant.

 

Chasseurs de têtes…
Nefissa Achour Karboul est économiste. Avec sa fille, elle a choisi de travailler dans la consultation en organisationnel (les sommets, les événementiels…). En partenariat avec des Allemands, elle travaille actuellement sur le Sommet arabo-allemand des entreprises familiales qui aura lieu en automne prochain à Masqat, à Oman. Elle est en train de chercher des hommes et des femmes d’affaires tunisiens installés à l’étranger pour les ajouter sur la liste de ses participants. Apparemment, elle est tombée sur la perle rare.
Aux côtés de Mme Karboul, Hatem Mahbouli, ingénieur de Télécom de France. Neuf ans dans l’Hexagone et un stage en Corée de près d’une année dans le Télécom Investissement. Puis retour à Paris où il a travaillé au ministère de Finances dans le secteur de l’Accenture. Il y a, à peine une année, il est allé aux Etats Unis où il a appris à résoudre les réseaux sociaux. «Je suis en Tunisie pour encore deux petites semaines. Je suis en train de voir si ce concept pourrait marcher dans le monde arabe. Le travail sur les réseaux sociaux marche bien ailleurs. Sa faisabilité en Tunisie n’est pas impossible», a-t-il dit à Kapitalis.


Nefissa, Hatem, Ghazi et Soufiène

Ghazi El Khamsa est ingénieur consultant en système informatique. Il travaille pour un groupe français présent dans 11 pays et qui emploie 1.350 consultants. Ghazi est un membre du club et il assiste souvent aux Jeudis de l’Entrepreneur. Il dit qu’il apprend beaucoup de l’expérience des autres et la rencontre avec un homme du tourisme l’intéresse. «J’aime découvrir les spécificités du e-tourisme et je souhaite marcher dans le même sillage de ces aînés qui réussissent».
Pas loin, un quinquagénaire a l’air de s’intéresser à un jeune informaticien qui vient d’arriver du Canada. Les deux hommes ont promis de se voir dans la semaine pour conclure un contrat de travail. «Mabrouk !», a dit l’aîné à son benjamin en lui serrant la main.

Des énergies à exploiter
Soufiène Kourda a un master en marchés de l’énergie. Il vit en France depuis quelques années et il est revenu au bled pour seulement un court séjour. La raison: voir si les énergies renouvelables pourraient marcher en Tunisie. De quoi parle-t-il? «Ce qui m’intéresse c’est le développement de l’énergie renouvelable en restaurant des pneus, en revalorisant les déchets et en recyclant ce qui pourrait être utile», a-t-il répondu. Soufiène dit que les énergies renouvelables sont des métiers d’avenir et si tout va bien, il rentrera au pays et montera son entreprise. Soufiène pense certainement aux diplômés chômeurs et c’est la révolution qui lui a inspiré l’idée de ce projet dans son pays d’origine.   
Comme Nefissa, Hatem et Ghazi, Tarak a passé des années en Afrique du Sud dans le secteur pétrolier et même s’il occupe actuellement un haut poste dans une entreprise de renom, il dit qu’il a une idée qui germe dans sa tête. «Après avoir écouté M. Lassadi, je ne vais pas tarder à mettre sur pied un projet dans le sud tunisien».
Comme tous ces jeunes, plusieurs dans la salle cherchent à avoir des pistes pour contacter des banquiers avant de monter leur propre projet et franchir leur premier pas.
Le Pdg de Traveltodo, spécialiste dans le voyage et le tourisme, leur a apparemment donné la potion magique. «Il faut caler tout d’abord son modèle. Ceci demande surtout de la sueur du front et du jus de cerveau personnel. J’ai fait le porte-à-porte en un moment où tous les indicateurs du tourisme étaient au rouge. C’était en 2001», leur a-t-il dit avant de passer en revue les acrobaties, dans les détails près, de sa profession avant de s’arrêter enfin sur la vente des voyages en ligne.
Comment arrive-t-il à s’en sortir, à employer, à s’imposer… et à faire un bon chiffre d’affaires?  L’homme du jour a répondu à tout. En évoquant la rentabilité de ce qu’il vend, même si le monde du tourisme est encore frileux, il y a de quoi avoir le sourire et de s’engager. Deux petites heures de conseil, un témoignage vivant, un exemple à suivre et des applaudissements. Les invités ont continué leurs discussions autour des sodas, salés, sucrés…

Zohra Abid