«Les changements historiques actuellement à l’œuvre en Afrique du Nord et au Moyen-Orient peuvent ouvrir la voie à des transformations comparables à celles survenues en Europe centrale et orientale après la chute du Mur de Berlin», écrit le G8 dans sa déclaration finale.
Entretenir l’espoir du «printemps arabe»
Pour entretenir l’espoir du «printemps arabe», les huit pays les plus puissants économiquement du monde ont promis, dans le cadre d’un nouveau «Partenariat de Deauville», de fournir une aide à long terme à tous ceux qui suivraient les exemples de l’Egypte et de la Tunisie, où des manifestations sont venues à bout de régimes autoritaires.
Sur la période 2011-2013, les pays du G8 comptent consacrer au moins 20 milliards de dollars au développement de la Tunisie et de l’Egypte.
Ces annonces ont été faites en présence du Premier ministre Béji Caïd Essebsi, de son homologue égyptien Essam Charaf, invités exceptionnels de ce sommet, et du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa.
Ce «Partenariat de Deauville», évoqué dans une ‘‘Déclaration du G8 sur les printemps arabes’’, est un programme d’aide économique qui permettra, selon le G8, la consolidation de ces nouvelles démocraties. Selon le ministre tunisien des Finances Jalloul Ayed, le président Nicolas Sarkozy, qui assure la présidence française du G8, a annoncé «un package global de 40 milliards de dollars pour la région», dont 10 milliards en provenance des pays du Golfe. Les banques multilatérales de développement devraient contribuer à cette enveloppe avec «plus de 20 milliards de dollars, dont 3,5 milliards d’euros provenant de la Banque européenne d’investissement (Bei), au profit de l’Égypte et de la Tunisie pour 2011-2013». Par ailleurs, les pays du G8 devraient mobiliser «une aide bilatérale importante afin d’accroître cet effort».
«Un soutien renforcé, accéléré et coordonné»
La contribution française passera par l’Agence française de développement (Afd) qui mettra à la disposition de la Tunisie et de l’Egypte respectivement 425 millions d’euros et de 650 millions d’euros. L’Egypte aurait besoin de «de 10 à 12 milliards de dollars d’ici à mi-2012». Quant à la Tunisie, elle estime «ses besoins à 25 milliards de dollars sur cinq ans».
Avec le ‘‘Partenariat de Deauville’’, le G8 souhaite à court terme «éviter que l’instabilité ne compromette le processus de réformes politiques». Le deal proposé repose sur deux piliers explique la déclaration des pays riches: «un processus politique destiné à soutenir la transition démocratique et à favoriser les réformes en matière de gouvernance» et «un cadre économique propice à une croissance durable et qui profite à tous». Pour y parvenir, les pays du G8 ont appelé le Fonds monétaire international (Fmi), à apporter « le soutien nécessaire» aux pays concernés. L’institution de Bretton Woods a déjà prévu une enveloppe de 6 milliards pour accompagner le développement en Egypte et en Tunisie. De même, les banques multilatérales de développement sont invitées à leur apporter «un soutien renforcé, accéléré et coordonné». Enfin, le G8 compte également sur la collaboration de «partenaires régionaux» et s’est félicité que l’Arabie saoudite soutienne la transition égyptienne.
Source : agences.