Abdelhamid Triki, ministre de la Planification et de la Coopération internationale, cité par l’agence officielle Tap, la Tunisie a réussi à mobiliser, dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale, 2,85 milliards de dinars (environ 1 milliard d’euros) de financements extérieurs pour 2011. Ses besoins additionnels de financements étrangers sont cependant estimés à 4,2 milliards de dinars (environs 2 millions d’euros).
Les besoins additionnels s’expliquent, notamment, par le creusement du déficit des payements extérieurs, qui a atteint 1,525 milliards de dinars, à cause de la baisse des exportations et des recettes touristiques.
Apports des principaux partenaires
Au niveau de la coopération multilatérale, la Tunisie a obtenu un soutien de ses principaux partenaires, notamment:
- la Banque africaine de développement (Bad): un prêt de plus d’un milliard de dollars, dont 500 millions destinés aux réformes à court terme;
- la Banque mondiale : un prêt de 500 millions de dollars;
- le Fonds arabe pour le développement économique et social (Fades): des prêts de 75 millions de dinars destinés aux microprojets, 150 millions de dinars consacrés au financement des projets exceptionnels dans les régions intérieures, et 15 millions de dinars d’aide technique pour le dédommagement des dégâts;
- la Banque islamique de développement (Bid): 50 millions de dinars au profit de la Banque tunisienne de solidarité (Bts).
Au niveau bilatéral, la Tunisie a reçu des promesses d’appui exceptionnel de plusieurs pays, notamment:
- la France: 350 millions d’euros (700 millions de dinars), dont 185 millions d’euros déboursés rapidement pour renforcer le programme de réformes à court terme;
- l’Italie: 135 millions d’euros, soit 270 millions de dinars;
- l’Algérie: 100 millions de dollars;
- l’Union européenne (UE): un don de 90 millions d’euros.
Soutien au programme de relance économique
Par ailleurs, plusieurs autres financements d’un montant global d’environ 1,5 milliard de dinars sont en cours d’examen. Ils seront destinés à la réalisation d’autoroutes, de projets agricoles et de développement intégré. «Les financements supplémentaires prennent en considération les impératifs de la conjoncture économique et sociale actuelle», a indiqué M. Triki.
Ces financements seront déboursés rapidement, soit au cours de l’année en cours, et avec des conditions de remboursement faciles. Ils devront, en outre, servir à soutenir le programme de relance économique à travers la consolidation du développement régional, l’emploi et l’appui aux secteurs sociaux et à l’investissement dans les régions.
Ces financements ont été accordés à la Tunisie à des conditions aisées et leur remboursement se fera sur une période s’étalant entre 17 et 20 ans, dont 5 années de grâce. La mobilisation de ces ressources n’aura cependant pas d’impact sur l’endettement. C’est, en tout cas, ce qu’affirme le ministre. Ces ressources, assure-t-il, n’auront pas de retombées sur l’endettement, sachant que le recours à ces prêts entraînera une hausse du taux de l’endettement de 3,5% du Pib, portant ainsi le taux d’endettement à 38% à la fin de l’année 2011, un niveau «très positif et à même d’impulser l’œuvre de développement après 2011», estime M. Triki.
Les réserves en devises ont baissé de près de 13 milliards de dinars fin décembre à 10 milliards de dinars actuellement. Elles atteindront, à la fin de l’année, un niveau acceptable, assure le ministre, estimant qu’il sera possible de remédier aux problèmes actuels et de préserver les niveaux de croissance économique.