Cela aurait pu être un duel fratricide sur la scène de Paris, fort dommageable pour l’image et les intérêts de la Tunisie. Un duel entre les organisateurs de deux manifestations tunisiennes : le Salon de l’Immobilier Tunisien à Paris (Sitap) et le salon ‘‘De Carthage à Paris’’. Qui a été évité de justesse…
Les deux évènements risquaient de télescoper en raison de leur proximité dans le temps. Le second (27-30 mai) ne devant précéder le premier (4-6 juin) que de cinq jours. Cette proximité est porteuse de risque pour l’une et l’autre manifestation même si elles n’ont pas le même positionnement commercial.
Promouvoir l’immobilier tunisien à l’étranger
Imaginé puis créé – en 2008 –par Kamel Landoulsi, le Sitap se veut comme la vitrine et le lieu de rencontre des acteurs du marché de l’immobilier: les promoteurs, les facilitateurs – banques, assurances et agences immobilières – et les acheteurs, tunisiens et étrangers.
Le Sitap a connu, dès sa première édition en 2008, un franc succès qui s’est confirmé lors de la deuxième, en 2009. Et alors que la troisième se tient dans moins de trois semaines, ce salon est en train de s’imposer comme le rendez-vous incontournable des opérateurs d’un secteur, l’immobilier, qui commence à connaître des difficultés de commercialisation sur un marché intérieur exigu et arrive – presque – à saturation. Et qui, de ce fait, a grandement besoin de l’ouverture à l’international que lui apporte le Sitap.
Le salon ‘‘De Carthage à Paris’’, nouvellement créé pour, selon son promoteur, Abdessatar Khamassi, «contribuer activement aux efforts engagés par le gouvernement tunisien» pour «mettre en valeur la réussite multidimensionnelle de la Tunisie de l’ère nouvelle dans les différents domaines de la vie politique, économique et sociale, servir au mieux la communauté tunisienne en Europe par son rapprochement tant souhaité avec les institutions nationales en question, et promouvoir les nouvelles opportunités, avantages et créneaux porteurs d'investissement en Tunisie».
20 exposants sur 180 inscrits
Vaste programme mais qui donne au salon ‘‘De Carthage à Paris’’ l’allure d’une manifestation (fourre-tout) avec une dizaine de secteurs ciblés (banque & finance, commerce & industrie, agroalimentaire, immobilier, tourisme, artisanat, énergies renouvelables, environnement, télécommunications, etc.). Un programme pourtant peu susceptible de lui garantir un nombre d’exposants suffisant pour permettre non seulement la tenue du salon mais surtout sa rentabilisation.
Et c’est justement parce que 20 seulement sur les 180 exposants inscrits ont confirmé leur participation que l’organisateur a finalement décidé de reporter l’évènement à une date ultérieure. Le «choc » annoncé entre le Sitap et ‘‘De Carthage à Paris’’ n’aura finalement pas lieu. Mais cette affaire – qui n’est pas la première du genre – devrait interpeller les pouvoirs publics et les inciter à mettre en place des règles à respecter par tous les opérateurs de ce secteur afin d’éviter à l’avenir le risque d’un télescopage comme celui qui aurait pu se produire à Paris.
N. O.