La Commission nationale de confiscation des biens du clan Ben Ali/Trabelsi vient de répertorier 600 titres fonciers. Apparemment, on n’a pas encore fini avec la fortune du président déchu!


Ces titres fonciers appartiennent aux personnes figurant sur la liste des 114 (y compris le président déchu et son épouse). Selon Mohamed Adel Ben Ismaïl, président de la commission, «outre les sociétés, les valeurs mobilières et financières et les véhicules, la commission constituée de 7 personnes a travaillé pendant deux mois et demi sur les biens de Ben Ali et son clan et vient de répertorier 600 titres fonciers d’une valeur de  plus de 3.000 millions de dinars», a déclaré le président de la commission, ajoutant que la liste pourrait encore se prolonger.
Plus de 300 sociétés appartenant à la famille de l’ex-président ont été également confisquées. «Nous sommes en train d’enquêter sur d’autres sociétés écran et il se pourrait que le nombre des sociétés va augmenter». Par ailleurs, M. Ben Isamïl a déclaré que la commission est en train de travailler sur les 300 sociétés confisquées afin de les maintenir en fonction et de préserver leurs milliers d’emplois.
«Compte tenu aussi de leurs activités économiques et de leur impact direct sur d’autres sociétés, dont certaines font partie de holdings, il s’agit de fleurons économiques et d’acquis de la nation qu’il s’agit de préserver», a expliqué M. Ben Ismaïl.
En raison de la mauvaise réputation de leurs anciens propriétaires, plusieurs de ces sociétés sont confrontées à des difficultés financières. «Nous sommes en train de réunir les éléments qu’il faut pour aider ces sociétés à surmonter cette phase et préserver les emplois», a-t-il dit, faisant allusion aux quatre entreprises d’Imed Trabelsi (trois en Tunisie dont le capital de chacune dépasse 17 millions de dinars, et une en Libye, en arrêt aujourd’hui en raison de la guerre, et dont le capital s’élève à 600 millions de dinars).
La désignation, à la tête de ces sociétés, d’administrateurs judiciaires n’a fait qu’affecter le rendement de ces sociétés, car ces administrateurs ne sont pas forcément de bons managers et ils n’ont pas le savoir-faire nécessaire dans les domaines de spécialisation des entreprises dont ils ont la charge.
Selon M. Ben Ismaïl, la commission s’est penchée sur des dossiers qui représentent presque le quart de l’économie nationale (c’est l’estimation de la fortune de l’ex-clan au pouvoir) et la tâche est loin d’être facile.
Nous n’avons aucune raison pour ne pas le croire. Seulement, nous attendons que la restitution de tous ces biens mal acquis à l’Etat… profitera finalement aux Tunisiens.

Zohra Abid