Dans un communiqué publié mardi, la Banque mondiale annonce l’approbation d’un prêt de 500 millions de dollars au gouvernement provisoire tunisien pour améliorer la gouvernance.


 

Ce prêt permettra d’«améliorer la gouvernance, augmenter la transparence et renforcer l’éthique de responsabilité, dans le but de relancer la croissance économique et d’accroître les opportunités économiques et sociales pour les Tunisiens», note le communiqué.
Le prêt à l’appui des politiques de développement, la création des opportunités et le soutien au programme de réformes du gouvernement provisoire dans quatre principaux domaines: gouvernance, emploi, politiques sociales et secteur financier.

Marquer une rupture avec le passé
Ces réformes portent notamment sur la nouvelle loi relative à l’accès à l’information, la libéralisation de l’internet, la transparence dans la passation des marchés publics et les interventions visant à instaurer une plus grande liberté d’association.
«Nous nous félicitons tout particulièrement de pouvoir répondre à la demande de la Tunisie en ce moment critique et de soutenir le pays qui est engagé sur la voie de la démocratie et de la gouvernance renforcée», s’est réjoui le président du Groupe de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick. «Le pays fait face à des défis historiques et la Banque et ses actionnaires ont conscience que l’appui à la réforme de la gouvernance sera tout aussi important que les ressources financières pendant cette période», a-t-il ajouté.
Le gouvernement de transition a élaboré les réformes financées par le prêt pour marquer une rupture avec le passé et placer la Tunisie sur une nouvelle voie vers la transparence, l’équité et les opportunités pour tous les Tunisiens.
«Le programme de réformes mis en œuvre par le gouvernement de transition répond aux principales aspirations du peuple tunisien et montre que la Tunisie a tourné une page de son histoire. Nos besoins au lendemain de la révolution sont nombreux, mais en qualité de gouvernement de transition, nous avons travaillé avec la Banque mondiale et ses partenaires pour trouver un moyen de commencer à s’attaquer aux problèmes les plus pressants et immédiats», a indiqué le Premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, cité par le communiqué. Et d’ajouter : «Le peuple tunisien a fait savoir qu’il voulait voir des progrès dans les domaines de la transparence et de la gouvernance, ainsi que des actions immédiates pour soulager les chômeurs, les plus démunis et les plus vulnérables de leur détresse. Ce prêt nous aidera à répondre à ces attentes et à prévenir une réapparition de certaines des tares les plus visibles de l’ancien régime».

Une économie plus dynamiques et ne faisant pas d’exclus
Le prêt à l’appui des politiques de développement est une composante de base de la stratégie globale d’aide de la Banque mondiale au gouvernement provisoire. Cette stratégie vise à soutenir le processus de transition et à jeter les bases d’une société et d’une économie plus dynamiques, plus ouvertes et ne faisant pas d’exclus. Elle s’inscrit dans le cadre d’un ensemble de dispositions prises conjointement par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (Bad), l’Union européenne (UE) et l’Agence française de développement (Afd).
Le prêt permettra également de soutenir les réformes dans le secteur financier visant à améliorer la gouvernance dans le domaine bancaire, appuyer immédiatement les programmes du gouvernement en faveur de l’emploi, améliorer la couverture des services sociaux et assurer le suivi de ces services dans un cadre participatif.
«La Banque et d’autres partenaires de développement ont travaillé en très étroite collaboration avec les autorités pour les aider à élaborer un programme de réformes phare qui tienne compte des aspirations des Tunisiens», a précisé Simon Gray, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Tunisie. «Elles se sont montrées résolument déterminées à poursuivre les actions qui sont innovantes pour le pays et qui favoriseront une économie plus ouverte capable de créer des opportunités pour les chômeurs», a-t-il ajouté.
Il est aussi essentiel, a indiqué M. Gray, de fournir des services sociaux de base dans les parties du pays qui ont été mal servies pendant longtemps, et le gouvernement s’engage à avoir un impact tangible dans ce domaine délicat.