Les Tunisiens résidant à l’étranger, qui représentent 10% de la population globale, transfèrent au pays près de 3 milliards de dinars, soit 4,5% du produit national brut et 20,5% de l’épargne national.


Cette frange de la population a contribué significativement à la révolution de la dignité et de la liberté, a souligné Mohamed Ennaceur, ministre des Affaires sociales, à l’ouverture officielle des 6èmes Journées euro-maghrébines de l’Association maghrébine de développement des ressources humaines (Amdrh) sur le thème: «Contribution des Tunisiens résidant à l’étranger au développement économique et social de la Tunisie post-révolution», qui tient mercredi et jeudi, à l’hôtel Ramada, à Gammarth.
La rencontre est organisée en collaboration avec l’Office des tunisiens à l’étranger (Ote), l’Agence tunisienne de la formation professionnelle (Atfp), l’Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant (Aneti), l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) et la fondation allemande Friedrich Ebert.

2,13% des transferts affectés aux investissements
Les transferts globaux des Tunisiens résidant à l’étranger représentent 2.904 millions de dinars en 2010, soit 4,5% du produit national brut et 20,5% de l’épargne national, a expliqué le ministre des Affaires sociales. Ces transferts ont été affectés pour 87,7% aux dépenses courantes alors que 2,13% seulement ont été investis.
Le ministre a également fait observer que 900 projets de Tunisiens résidant à l’étranger ont été approuvés, en 2010, avec un volume global d’investissement de l’ordre de 42,2 millions de dinars. Ils ont généré 2.448 emplois.
Le profil de la communauté tunisienne à l’étranger et son évolution, a précisé le ministre, ont un impact direct sur sa contribution au processus développement. «Nous attendons l’émergence d’une classe d’investisseurs pour renforcer le transfert de l’épargne et l’investissement», a-t-il souligné.

Un nouveau cadre institutionnel consultatif
Le ministre a, par ailleurs, indiqué que les Tunisiens exerçant à l’étranger bénéficieront, très prochainement et dans le cadre de leurs activités, de mesures importantes. Il s’agit, a-t-il indiqué, de mettre en place un cadre institutionnel consultatif à leur intention, de renforcer les structures d’assistance des promoteurs et de promouvoir les incitations à l’épargne.
La Tunisie, a poursuivi le ministre, «attend beaucoup de la nouvelle politique de voisinage avec l’Europe», en particulier avec l’octroi à la Tunisie du statut avancé.
De son côté, Horst-Wolfram Kerli, ambassadeur de l’Allemagne en Tunisie, a souligné que la Tunisie – dont la richesse réside dans ses ressources humaines – se prépare à instaurer les fondements d’un Etat démocratique et d’une société solidaire. «Plusieurs Tunisiens et investisseurs à l’étranger participent aujourd’hui avec enthousiasme à cette œuvre de renouveau», a-t-il ajouté. Avant de réitérer l’appui de son pays à la Tunisie en cette phase de transition. «L’Allemagne n’épargnera aucun effort pour aider les Tunisiens à mettre en place les assises solides et pérennes d’un pays moderne et démocratique», a conclu le diplomate.