La Tunisie a demandé son admission au sein de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) en tant que pays membre et récipiendaire, a annoncé vendredi l’organisation internationale.
A travers cette action, la Tunisie espère pouvoir bénéficier des investissements de cette banque. Le ministre de la Planification et de la Coopération internationale, Abdelhamid Triki, a fait part de cette candidature dans un courrier au président de la Berd, Thomas Mirow. M. Triki écrit que la Tunisie s’est engagée dans des réformes politiques, économiques et sociales pour assurer la transition démocratique à la suite de la chute de l’ex-président Zine ben Ali en janvier dernier. «Dans ce contexte, je souhaite vous informer que nous sommes très intéressés à obtenir le soutien de la Berd dans ce processus», ajoute-t-il.
Cette démarche n’est pas une surprise. La Berd a lancé le mois dernier le processus en vue d’étendre aux pays arabes ses investissements, pour l’instant réservés aux ex-pays communistes de l’Europe de l’Est et de l’ex-Urss, et la Tunisie figure, avec l’Egypte et le Maroc, en première ligne des pays dans lesquels elle pourrait s’implanter.
L’Egypte, qui est déjà actionnaire de la Berd, a demandé formellement l’an dernier à bénéficier de ses investissements, et le Maroc (également membre de la banque) a exprimé son «vif intérêt» à faire de même.
Cette expansion géographique à l’Afrique du Nord et au Moyen-Orient nécessite une modification des statuts de la banque, un processus qui risque de prendre un an et demie. En attendant, la banque prévoit de commencer à investir dès le printemps prochain en Egypte, et potentiellement, dès la même année, au Maroc et en Tunisie, par le biais de «fonds spéciaux».
La Berd a été créée en 1991 pour soutenir les ex-pays communistes d’Europe de l’Est et de l’ex-Urss dans leur transition vers l’économie de marché. Elle intervient aujourd’hui dans 29 pays qui vont de l’Europe centrale à l’Asie centrale et de la Baltique au Bosphore.