L’Algérie va dépenser 286 milliards de dollars états-uniens (mds USD) pour le développement de ses infrastructures au cours des cinq prochaines années. Et si une partie de ce montant était attribuée à des consortiums maghrébins constitués d’entreprises d’Algérie, de Tunisie et du Maroc? Quelle bouffée d’oxygène cela apporterait aux entreprises maghrébines en cette période de crise!


 


Le gouvernement algérien a annoncé, lundi 24 mai, un plan quinquennal (2010-2014) d’investissements publics d’une valeur de 286 mds USD destiné au parachèvement des infrastructures de base, notamment dans les chemins de fer, les routes et l’eau (130 mds USD) et au financement de projets nouveaux (156 mds USD).
Plus de 40% du montant du nouveau plan seront réservés à l’amélioration du développement humain avec la réalisation dans les domaines de l’éducation (5.000 établissements scolaires, 600.000 places universitaires, 400.000 places d’hébergement pour les étudiants, 300 établissements de formation professionnelle), de la santé (172 hôpitaux, 45 complexes spécialisés, 377 polycliniques et 70 établissements pour les handicapés), de l’habitat (1,2 million de logements), de l’hydraulique (35 barrages, 25 systèmes de transfert d’eau) et du sport (80 stades de football, 160 salles polyvalentes, 400 piscines et plus de 200 auberges et maisons de jeunes).

La «préférence maghrébine»
On voit déjà les grandes entreprises de construction européennes et asiatiques se bousculer au portillon pour avoir leur part de ce pactole. Mais, en tant que Maghrébins, on ne peut qu’exhorter les autorités algériennes à prendre des mesures visant à privilégier, dans l’octroi des marchés à venir, les offres des consortiums maghrébins ou constitués de groupes maghrébins associés à des partenaires étrangers, à condition, bien sûr, que ces offres soient suffisamment concurrentiels. Ce raisonnement valable aussi pour la Libye, qui est aujourd’hui un vaste chantier à ciel ouvert, et pour tous les autres pays de la région.      
Cette sorte de «préférence maghrébine» aidera à mettre en place des synergies humaines, économiques et techniques et à donner corps à l’idée d’intégration maghrébine. Mieux: en cette période de crise, dont tous les pays de la région sont en train de subir les effets dévastateurs, ces synergies créeront les solidarités nécessaires à l’atténuation des effets de cette crise sur le Maghreb.
Récemment, le leader libyen Mouammar Kadhafi a montré l’exemple en volant au secours de… la Grèce. Ce pays menacé de banqueroute a certes besoin de toute aide lui permettant de redresser les bases de son économie. Et la Libye a bien fait de proposer la sienne. Il y va de la stabilité non pas seulement de la Grèce, mais de la toute la région méditerranéenne. On aurait cependant souhaité voir la Libye et tous les autres pays maghrébins montrer plus de solidarité, les uns envers les autres, surtout dans ces périodes difficiles où il convient de se serrer les coudes, en attendant le passage de la tempête.

R. K.