Jeudi, à l’Institut arabe des chefs d’entreprises (Iace), rendez-vous mensuel avec les futurs entrepreneurs. Sauf que, pour la dernière édition de l’année 2010-2011, il y a eu un léger changement de programme!
Par Zohra Abid


Pour terminer l’année en beauté, les Atugéens se sont rencontrés à la Maison de l’entreprise, siège de l’Iace, pour discuter entre eux et échanger coordonnées et idées. Seule entorse à la tradition: les organisateurs n’ont pas invité, cette fois-ci, un entrepreneur confirmé pour parler de ses affaires et présenter sa success story dans le métier qu’il a choisi, avant d’être soumis aux questions de ses cadets.

Allez-y sans hésiter...
Les organisateurs ont préféré, en cette dernière de l’année, mettre en vedette, quelques porteurs de projets. Ils sont soit en train d’esquisser leur future entreprise, soit qu’ils sont au début de leur carrière. A chacun son expérience, son talent, ses rêves de succès.
L’un des projets porte sur l’agriculture biologique, le terreau, l’eau d’irrigation, les engrais organiques, la fertilisation du sol sans produits chimiques, le recyclage des déchets, les figues, les abricots, les artichauts, la culture du miel... Vient ensuite la commercialisation de ces produits 100% nature.
L’autre promoteur est attiré par l’humanitaire. Il est à l’aise dans la langue de Shakespeare et encore plus à l’aise avec les personnes âgées ou autres malades et esseulées. Le secteur de la santé le séduit et c’est là où il compte faire carrière: toute une boîte. Il a parfaitement raison, le monde est en train de vieillir... Et c’est un créneau à développer dans nos murs. Bien vu.


On tire des plans sur la comète.

Un autre jeune veut se baigner dans l’océan. Il a horreur des eaux troubles. Au contraire: le littoral l’intéresse et il compte le protéger et sensibiliser les baigneurs au phénomène de l’érosion. Où il en veut venir exactement? Réponse: «Développer le tourisme écologique et faire de la Tunisie une destination dédiée à la nature et pas seulement au balnéaire. C’est une autre cible, une autre clientèle, une nouvelle vision des choses».

Belles idées à en revendre!
A chacun son idée qu’il a bien mijotée à feu doux. Aucun de ces jeunes n’est pressé. Chacun attend le moment venu, l’opportunité pour monter son propre projet et devenir lui-même un investisseur, un patron. Ils ne sont certes pas pressés parce qu’ils sont déjà casés dans de grosses firmes. En attendant un appui financier pour que la roue de la fortune tourne enfin pour eux aussi, ils vont continuer à travailler là où ils sont.
Kapitalis a rencontré quelques uns de ces ingénieurs qui travaillent dans des entreprises de renom et qui souhaitent tenter leur chance. Ils sont bourrés de diplômes, ont entre 25 et 35 ans et tout un avenir devant eux. «Je suis dans la téléphonie. Je suis sur un projet et je ne souhaite pas le dévoiler», raconte une jeune dame. Tout comme sa voisine, elle aussi ingénieur, et travaille dans le domaine de l’informatique. Elle espère s’engager dans le numérique et vendre des services. Les deux filles scrutent du regard les présents. Y a-t-il un banquier dans le cercle?

Les vacances porteront conseil
Pas loin, un groupe de garçons. Le premier est dans l’immobilier. Il dit qu’il représente un bureau d’étude d’ingénierie et qu’il veut mettre en relief son savoir-faire. «Le client ne s’occupera de rien et il aura son bien, clé en main sans se casser la tête. Outre la pierre, le design et l’ameublement», raconte Adnan qui a fait des études à Bordeaux (France).  
Houcem a trouvé un créneau à sa mesure. Il travaille dans la vente des pièces de rechange et aime se mettre à son compte. «Je suis venu pour voir s’il y a un argentier pour m’aider à monter ma propre boîte. J’aime bien importer les accessoires de voitures, c’est mon rêve», dit Houcem, un bac plus cinq en  finances.
Slim caresse un autre rêve. Il a tellement entendu parler de l’Atuge, qui a été une rampe de lancement pour plusieurs diplômés de Sfax, qu’il a pris la peine de se déplacer. «Je suis dans la haute technologie de la fabrication industrielle», a dit l’ingénieur qui, après avoir écouté l’expérience des uns et des autres, n’est plus hésitant. Et c’est tant mieux pour lui. Courage les jeunes et à l’année prochaine ! D’ici là, l’été portera conseil.