Dans une étude intitulée «L’entreprise tunisienne face à la conduite de la politique monétaire: réflexions et pistes de réforme», Sami Mouley, professeur à l’Université de Tunis, préconise une politique monétaire non conventionnelle.


L’étude de M. Mouley fait partie des trois études réalisées par le Centre tunisien des études économiques (Ctee), présidé par Ahmed Bouzguenda, avec le soutien de la fondation allemande Friedrich Naumann Stiftung. Elle a été présentée le 2 juillet à l’Institut arabe des chefs d’entreprise (Iace) devant un parterre d’hommes d’affaires et d’universitaires.

Pour baisser le coût des crédits
M. Mouley, qui a relevé les difficultés auxquelles font face les chefs d’entreprise, a appelé à mettre en place une politique monétaire non conventionnelle, à autoriser la Banque centrale de Tunisie (Bct) à financer directement des entreprises non financières, à permettre aux banques d’emprunter entre elles et à recourir à la Bct.
L’économiste a indiqué que le sujet a été abordé du point de vue des chefs d’entreprises qui considèrent que l’obstacle majeur d’accès au financement est relatif essentiellement aux coûts des crédits (taux d’intérêt, marges bénéficiaires et commissions bancaires).
A ce titre, a-t-il dit, l’accès des chefs d’entreprise aux services de financement non bancaires (factoring, leasing, marchés boursiers, capital-risque) demeure limité par plusieurs contraintes et joue un rôle mineur.

Création de pôles bancaires dans les régions
L’étude préconise, en outre, de mettre en place des lignes de financement spécialisées à des conditions de banque appropriées, à l’instar des lignes de crédits étrangères au profit des entreprises résidentes opérant dans les zones de développement régional prioritaires.
Elle propose également d’abaisser le nombre de crédits accordés aux particuliers, de renforcer le rôle des banques dans le financement des Pme-Pmi dans les régions et de restructurer le dispositif de microcrédits en plus de la création de pôles bancaires dans les régions.
L’auteur a mis aussi l’accent sur la nécessité de réfléchir sur une garantie de l’Etat pour aider les banques à lever des ressources à long terme et assouplir les conditions de crédits (crédit-easing).
Il a, par ailleurs, indiqué que la récente refonte partielle de la législation actuelle en matière de gestion de crédits par les banques, parue en juin 2011 dans la circulaire de la Bct N°2006-19 et relative au contrôle interne peut dégager d’autres orientations.
Il s’agit notamment de la modernisation et l’harmonisation de la législation dans le domaine des garanties immobilières avec les normes et standards internationaux en la matière, ainsi que la libération graduelle (élargissement des plafonds) des crédits commerciaux et financiers contractés à l’étranger par les établissements de crédits et les autres entreprises résidentes.

I. B. (avec Tap).

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