Sur 13 usines de tomate dans la région de Nabeul, 5 ont fermé. La raison: depuis mercredi, les transporteurs ont été empêchés d’accéder aux usines de transformation dans la zone par des agriculteurs en colère.
C’était attendu. Car avec les fortes chaleurs, les tomates n’arrivent pas à tenir longtemps. Les camions qui transportent les tomates dans la zone de Sidi Othman et Nachâa (gouvernorat de Nabeul) sont depuis mercredi arrêtés par des agriculteurs en colère. Résultat: cinq sur treize usines qui transforment les tomates fraîches en concentré ont fini par fermer. Les producteurs ont, selon l’agence Tap, attaqué les propriétaires des usines et les ont menacés. Ils revendiquent une augmentation du prix du kg de tomates fraîches vendues actuellement à seulement 115 millimes le kg pour un prix au détail de 600 millimes ou plus.
Ridha Belhaj, commissaire régional au développement agricole de Nabeul, a déclaré à la Tap: «La poursuite des mouvements de protestation menace sérieusement le secteur de transformation des tomates et causera des pertes considérables qui affecteront aussi bien les industriels que les agriculteurs». Selon M. Belhaj, le prix de vente de la tomate fraîche est fixé, au début de chaque année, par une commission nationale qui regroupe des représentants de l’Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) et de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), ainsi que des ministères de l’Industrie, du Commerce, des Finances et de l’Agriculture.
Le président du bureau régional de l’Utap, Mustapha Ben Jmila, a, pour sa part, affirmé que l’attachement des agriculteurs à la hausse des prix est dû à l’augmentation du coût de la production. Il a, dans ce sens, fait observer que l’Union poursuivra le dialogue avec les parties concernées en vue de parvenir à la concrétisation des revendications des agriculteurs.
Le gouvernorat de Nabeul assure 35% de la production nationale de tomates transformées. La production de tomates est estimée, cette saison, de 340 à 370.000 tonnes, dont 240.000 à 270.000 tonnes seront transformées. Les usines de transformation de Nabeul reçoivent également la production des agriculteurs de Sidi Bouzid et de Kairouan, dont les quantités s'élèvent annuellement à 100.000 tonnes environ.