Le coût de cette usine, qui sera construite à proximité des mines de phosphates, aux meilleures normes environnementales, est estimé à 500 millions de dinars (MD). La Bei contribuera à hauteur de 275 MDT (140 millions d’euros) accordé sur 15 ans à 3,5% en taux fixe avec trois ans de grâce.
Confiance dans la transition démocratique de la Tunisie
Abdelhamid Triki, ministre de la Planification et de la Coopération internationale, a déclaré, à l’issue de la cérémonie de signature, que ce nouvel engagement de la Bei répond à deux priorités : la création de 1.000 emplois dans une région défavorisée et la promotion de l’industrie de phosphate qui représente plus de 2,6% du Pib et génère d’importantes recettes d’exportations pour la Tunisie.
Ce financement, conclue quelques jours après la signature d’un contrat de 163 millions d’euros (soit 325 MDT) en faveur de la modernisation routière en Tunisie, constitue une marque de confiance dans la transition démocratique de la Tunisie, a précisé M. Triki.
De son côté, Philippe De Fontaine Vive, vice-président de la Bei, s’est félicité de cette deuxième opération de financement qui s’insère dans le cadre du Partenariat de Deauville, scellé au Sommet du G8 (France les 26 et 27 mai), portant le total des engagements de la Bei en Tunisie en 2011 à près de 600 MDT.
Le responsable européen a indiqué que la Bei continuera d’apporter une réponse concrète et durable à la transition en Tunisie, dont le succès sera déterminant pour toute la région. Il a ajouté que les interventions de la Banque sont «grandement facilités par une feuille de route claire et cohérente adoptée par les autorités tunisiennes pour la mise en œuvre des réformes politiques, économiques et sociales».
La Bei au chevet des pays sud-méditerranéen
Par ailleurs, l’engagement de la Bei à apporter un soutien accru aux pays de la région du sud de la Méditerranée et sa décision de consacrer 6 milliards d’euros, d’ici 2013, à cette «région stratégique pour l’UE», dont 3,5 milliards d’euros à l’Egypte et à la Tunisie a été le thème principal discuté au cours de la 11e réunion euro-méditerranéenne des ministres de l’Economie et des Finances, le 12 juillet à Bruxelles (Belgique).
Il s’agit de la première réunion de haut niveau consacrée au soutien aux économies sud-méditerranéennes qui se tient après le lancement du Partenariat de Deauville. Elle a été l’occasion de discuter de la réponse à apporter par l’UE aux changements intervenus dans la région et en particulier le soutien que peut fournir la Bei, en tant que premier investisseur financier en Méditerranée, via la Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat (Femip).
M. Triki, qui a assisté à cette réunion, co-présidée par le ministre polonais des Finances (dont le pays assume actuellement la présidence de l’UE) et, M. De Fontaine Vive, a expliqué que le défi actuel du gouvernement de transition est de limiter les effets de la conjoncture à travers un plan de relance visant à faire face, à court terme, aux problèmes de chômage et de disparité régionale, d’une part, et de préparer l’avenir du pays en favorisant l’adoption de réformes structurelles en matière de gouvernance et d’encouragement au secteur privé, pour relancer la croissance, d’autre part.
L’objectif est de permettre l’émergence d’une économie plus compétitive, dynamique et innovante et d’accéder, à partir de 2014, à un taux de croissance supérieur à 6% par an, a-t-il dit.
Tout en se félicitant de l’engagement de la Bei qui a été parmi les premiers partenaires financiers à appuyer la transition démocratique en Tunisie, M. Triki a appelé l’UE à apporter un soutien plus important, plus efficace et surtout plus rapide pour soutenir la relance économique et le rétablissement de la confiance des investisseurs dans les pays de la région, ce qui peut avoir un effet catalyseur pour un changement global de l’environnement économique.
Les participants ont adopté, au cours de cette réunion, le programme opérationnel Femip pour la période 2012-2013, réaffirmant l’engagement de la Bei à renforcer la création d’emplois, priorité numéro un des pays de la région confrontés à un taux de chômage élevé, et le développement de la culture entrepreneuriale à travers le soutien aux Pme.
La Tunisie accueillera, au cours du 2e semestre 2011, la 9e conférence Femip sur le financement des Pme.
Source : Tap.