IBM Tunisie multiplie les innovations, développe son réseau social et souhaite drainer des partenaires costauds, grâce à une politique citoyenne adaptée au monde moderne.


Les rencontres d’IBM Tunisie avec les médias sont plutôt rares. Mais Tarek Zarg El Ayoun, directeur général d’IBM Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest a promis, mercredi, lors d’un point de presse aux Berges du Lac, «plus de communication dans le futur». Et pour cause: la firme, qui a breveté le plus de concepts dans le monde (plus de 5.000 brevets par an) se penche sur un nouveau slogan commercial, entièrement au service du client. Et qui dit client dit commerce, et par-delà communication.   
«IBM a créé les technologies nouvelles. Nous sommes déjà le leader mondial en matière de brevets. Il est vrai qu’IBM a lancé l’ordinateur portable, mais elle n’est pas restée là. Le point fort de l’entreprise, c’est qu’elle se base sur l’innovation technologique continue et respecte surtout les valeurs», a dit le directeur général d’IBM Tunisie, non sans quelque fierté.
Selon lui, si l’entreprise new-yorkaise se tient bien depuis 100 ans, c’est parce que, grâce à des pratiques saines, elle a mis à l’avant le respect des valeurs de la vie, tout comme son personnel.
M. Zrag El Ayoun dit que «tous les collaborateurs sont appelés, avant d’intégrer la société, à signer un ensemble de conditions et doivent les respecter à la lettre et à la virgule près; et si quelqu’un est pris à défaut, il est tout de suite remercié».

Une planète intelligente
Selon le responsable d’IBM Tunisie, le monde est en perpétuel changement et, chaque jour, il a de nouveaux besoins qui s’imposent à lui. «Au départ, l’ordinateur, par exemple, n’était qu’une capacité de stockage et de traitement de données. Avec cet ordinateur, tout est mieux fait. C’est aussi plus rapide et c’est de la bonne gestion avec un gain de temps», a rappelé M. Zarg El Ayoun.
Aujourd’hui, on est passé à la vitesse supérieure, de la gestion à l’aide de la décision. Comment? Le responsable d’IBM Tunisie affirme qu’il y a de plus en plus de  programmes et de logiciels performants pour des analyses décisionnelles. Explication: tout ce qui est en rapport avec la vie de tous les jours, comme la gestion de l’eau, l’énergie, la santé... doit être géré selon des technologies adaptées à tous les besoins.
Pour plus d’éclaircissement, le conférencier a évoqué la question de l’exode rurale, le manque d’eau, d’énergie et à tout cela, il faut se préparer. «Le monde est devenu moins rural et la concentration dans les villes cause problème, notamment la sécurité et l’embouteillage. En 2008, on a recensé déjà un peu plus de 50% de la population mondiale qui a choisi d’habiter en ville. En 2050, ils seront plus de 70%. D’où la complexité dans la gestion de la vie de tous les jours en ville», a-t-il expliqué. M. Zar El Ayoun pense, ici, aux défis à trouver pour faire face à la situation. Parmi les exemples qu’il a soulevés, l’eau très mal gérée dans le monde entier avec des pertes de 50% à 60% à cause des fuites. Selon lui, il n’y a pas eu encore de moyens pour détecter les fuites. «Si on arrive à capter les fuites, on gagnerait au moins 20% de ces pertes. Aujourd’hui, le monde commence à avoir des problèmes d’eau et il est donc capital de s’en occuper».

Eau, électricité, sécurité... tout un monde à gérer
Outre l’eau, il y a l’autre problème, celui de l’électricité. «Il faut des compteurs intelligents pour les consommateurs. Ces derniers pourront être avertis à temps pour consommer moins et autrement et ne pas être choqués par le prélèvement et par la facture salée de dernière minute. IBM y a pensé», a-t-il ajouté.  
Et la sécurité en ville? Là, c’est une autre paire de manches. Grâce à des inventions, IBM concentre ses efforts pour sécuriser les villes et le trafic routier.

«Il faut s’équiper de milliers de caméras, comme à Londres, Vienne et même Dubaï. Nos villes doivent être équipées par des caméras et pas la peine de voir de la police partout. Avec cet équipement, il faut de l’intelligence, des logiciels pour gérer l’info et anticiper l’événement. C’est comme dans les routes, à voir les chiffres alarmants des accidents, il faut des radars. Il faut aussi prévoir les embouteillages, à tel point, à tel moment, la circulation sera ou non fluide, comme la météo, il faut prévoir et anticiper pour savoir comment s’y prendre à temps. On a besoin de tout cela pour prévoir les risques et y faire face», a indiqué M. Zarg El Ayoun. Qui a déjà collaboré avec les services de sécurité dans les radars, a des partenaires dans les banques (90% des banques tunisiennes sont accompagnées par IBM), sans parler des grosses boites industrielles. Et maintenant?

Accompagner le citoyen dans son environnement
L’avenir semble être du côté de son entreprise qui vient de faire des contacts avec la Steg et la Sonede et proposer ses produits et services. Et ce n’est pas tout. La société est en train de discuter avec les opérateurs de téléphonie fixe et mobile (Tunisie Telecom et Tunisiana). Il est certain qu’IBM fournit des technologies mais pour les adapter aux besoins du citoyen, il y a les décideurs, le dernier mot leur revient pour conclure ou non le marché.
«Nous avons des experts dans ce domaine pour sensibiliser le décideur et le citoyen et nous traiterons toutes les propositions selon la demande du marché. La firme américaine cotée en bourse a confiance en nous et elle ne quittera pas la Tunisie. Elle existe en Tunisie depuis 1947. L’agence, qui était française, a cédé ses actions aux Tunisiens en 2004. Depuis, l’entreprise est devenue IBM Tunisie. Mais la dernière nouvelle qui vient de tomber – et qui coïncide, à quelques jours près, avec le 100e anniversaire du géant américain de la technologie –, c’est que la société IBM Tunisie vient de devenir le quartier général de la région avec 16 pays d’Afrique de l’Ouest, où elle est en train de s’investir dans des actions de mécénat (santé, éducation...) en plus de l’Algérie, de la Tunisie et de Libye. Où tout va bien!