Selon l’agence officielle Tap, les exportations tunisiennes de produits alimentaires vers la Libye ont quadruplé, passant de 53,1 millions de dinars tunisiens (MD) au cours des 4 premiers mois de cette année, à 192,2 MD durant au cours du premier semestre de 2011. Cette croissance est due à la situation précaire dans ce pays, théâtre depuis le 17 février 2011 d’un conflit armé entre le régime Kadhafi et des insurgés.
Ce sont les secteurs de l’agriculture et celui des industries agroalimentaires qui ont la plus grosses part de ces exportations avec 85% du total en juin contre 74% en mai.
Les flux de réfugiés libyens vers les territoires tunisiens ont crée une dynamique de commerce sur les frontières entre les deux pays. Ainsi, une hausse de la demande sur les produits agricoles et alimentaires a été enregistrée, faisant de la Libye la première destination des produits tunisiens avec une part d'environ 24% du total des exportations tunisiennes jusqu’à fin juin.
Les données obtenues auprès de l’Observateur du commerce extérieur (Oce), dépendant ministère du Commerce et du Tourisme, montrent que cette hausse est due, essentiellement, à l’augmentation des ventes des huiles végétales, estimées à une valeur de 61,1 MD (fin juin 2011), contre 12,5 MD au cours des 4 premiers mois de cette année.
Il s’agit également d’une hausse des exportations des céréales, lesquelles ont évolué de 4,8 MD à 20,1 MDT. De même, la valeur des exportations de farine en poudre ont augmenté de 100.000 dinars à 9 millions de dinars et celles du lait ont plus que doublé, passant de 3,1 à 6,6 MDT.
Bien que ces résultats soient positifs pour le commerce extérieur de la Tunisie, ils commencent à susciter, chez les consommateurs, certaines craintes de perturber l’approvisionnement du marché local en produits alimentaires, d’autant plus que les Tunisiens s’apprêtent à accueillir le mois de Ramadan, période, pendant laquelle la consommation sera révisée à la hausse, voire plus de 30% par rapport aux mois ordinaires.
Il reste à espérer que les stocks de régulation tiendront face à la hausse de la consommation et que les spéculateurs ne compliquent pas la situation. Certains commencent à la profiter des difficultés d’approvisionnement en pain et en eau minérale, de plus en plus rare dans les supermarchés, pour spéculer sur ces deux produits.
I. B. (avec agences)