Le réseau méditerranéen sur l’agriculture biologique (Moan) a tenu, lundi 6 juin à Tunis (Gammarth), sa 5e réunion sur le thème: «Opportunités et défis pour l’agriculture biologique en Méditerranée». Au menu: le nouveau régime d’importation des produits bio établi par l’Union européenne (UE).
Selon un récent rapport Pnue -Pam et Plan Bleu, l’agriculture bio en Méditerranée connaît un essor sans précédent mais couvre encore un faible pourcentage des terres agricoles. Excepté en Italie et en Slovénie où l’agriculture bio couvre 4,5 et 6,2 % des terres agricoles, elle ne couvre qu’entre 2 et 3% en Espagne et Grèce, moins de 2% en France et en Tunisie et moins de 1% dans les autres pays.
La Tunisie fait partie, avec le Soudan et le Kenya, des plus gros pays producteurs bio d’Afrique (qui représente 3% des cultures bio dans le monde). C’est le 19e pays dans le monde en termes de surfaces agricoles bio. Avec plus de 150.000 ha, la bio représente près 1,5% de la surface agricole utile du pays. La région de Mahdia occupe la première place à l’échelle nationale dans l’agriculture bio contribuant à hauteur de 40% de la production nationale des huiles bios.
Les règles européennes en question
C’est pour débattre des perspectives de développement de ce secteur dans la région méditerranéenne qu’une vingtaine de représentants des ministères de l’Agriculture des pays membres de la Moan et des institutions adhérentes se sont réunis à Tunis.
Le débat a été axé sur l’échange d’expertises, l’analyse des données et l’examen des problèmes rencontrés par les différents pays. Il a porté aussi, en particulier, sur les stratégies à adopter pour faire face aux obstacles posés par le nouveau régime d’importation des produits bios établi par l’UE.
Cette nouvelle réglementation doit entrer en vigueur le 1er juillet pour certains de ses aspects, en particulier l’imposition d’un logo spécifique. Elle organise la production, le contrôle et l’étiquetage des produits bios.
Les produits importés en provenance de pays tiers devront ainsi répondre aux mêmes normes que les productions européennes. La mention «biologique» ne peut s’appliquer à un aliment que si 95% au moins de ses ingrédients proviennent de l’agriculture bio. Les ingrédients bios présents dans des aliments non bios peuvent être mentionnés comme tels dans la composition, dans la mesure où ces aliments ont été produits en conformité avec les règlementations bio. Afin de garantir une meilleure transparence, il faut alors indiquer le numéro de code et l’organisme de contrôle.
Les résultats de la réunion seront présentés au 4e congrès européen d’agriculture bio qui se tiendra, les 21 et 22 juin, à Rome
Le réseau (Moan) a été créé à la suite d’une décision adoptée par la Conférence euro-méditerranéenne des ministres de l’Agriculture en novembre 2003 à Venise (Italie). Sa mission est de développer et de diffuser les connaissances scientifiques et techniques en matière d’agriculture bio dans le pourtour méditerranéen et de définir des modèles de cette agriculture qui pourraient être appliqués avec succès dans les agro-écosystèmes méditerranéens spécifiques.
Sources: Tap et Medafrique.info