La Tunisie a enregistré une croissance économique évaluée à 3,1% en 2009 et ce taux devrait atteindre 4% en 2010 et 4,5% en 2011, estime un rapport sur «les perspectives économiques en Afrique» présenté hier au siège d’Amen Bank, à Tunis. Le pays risque cependant «de faire face aux effets réels de la baisse de la demande européenne».



La Tunisie a su résister aux chocs de la hausse mondiale des prix de carburants et des produits céréaliers et le taux d’inflation «n’a été que de 3,5% en 2009 contre 5,1% en 2008», ont précisé les auteurs de ce document, réalisé conjointement par la Banque africaine de développement (Bad), l’Ocde et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (Cea).
«En 2009, le taux de croissance de l’économie tunisienne est estimé à 3,1% contre 4,6% en 2008, en dépit d’une conjoncture internationale difficile». Ce taux devrait renouer avec un rythme plus soutenu autour de 4% en 2010 et 4,5% en 2011», a affirmé Léonce Ndikumana, un expert de la Bad.
Sur le plan de la mobilisation des ressources publiques, le rapport note que les réformes du système fiscal et la rationalisation des dépenses publiques ont permis d’améliorer les indicateurs des finances publiques et de lutter contre l’évasion fiscale.
Toutefois, le pays risque «de faire face dans les prochaines années aux effets réels de la baisse de la demande européenne» qui pourrait «affecter davantage la production, les exportations de composants automobiles et d’articles de confection», ont indiqué les auteurs du rapport.
Le défi majeur pour l’économie tunisienne est «de parvenir à une croissance suffisante pour absorber le chômage chez les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur» dont le taux de chômage a été estimé à 19% en 2008.
«Ce taux élevé nuit à la croissance de long terme, réduit l’incitation à investir dans l’éducation et conduit à un gaspillage des ressources publiques», ont averti les auteurs.

 

I. B.

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