Le secteur privé tunisien a contribué au gaspillage des ressources humaines et matérielles et à la fragilisation de l’économie nationale basée sur l’exploitation des ressources naturelles.

 


Le diagnostic de Mohamed Haddar, président de l’Association des économistes tunisiens (Asectu), est sans concessions.
M. Haddar, qui parlait lors d’une conférence de presse, vendredi soir, à Tunis, a appelé à rompre avec les anciens schémas de développement économique et social, qui ont engendré le chômage, la pauvreté et la marginalisation, et à opter pour un projet économique à long terme pour l’émergence d’une «Tunisie prospère et solidaire».
Selon le président de l’Asectu, la réalisation de ce projet peut se faire à travers la création d’un maximum de richesses, leur répartition équitable et l’instauration de la justice et de la stabilité sociale.
M. Haddar a souligné que la prospérité économique et la stabilité sociale peuvent se concrétiser à travers la création, chaque année, de 150.000 emplois pendant la prochaine décennie. Il a indiqué qu’à court terme, le gouvernement de transition doit assurer l’ordre et la sécurité, rétablir la confiance et entamer de grands chantiers pour reconstruire l’économie nationale, appelant le gouvernement de transition et les partis politiques à réfléchir sur les moyens de relancer l’économie.
Il faut, selon lui, concevoir une vision claire et ambitieuse du futur de la Tunisie: quel modèle veulent les Tunisiens? Quel pays veulent-ils suivre? Quel modèle satisfait les revendications des révolutionnaires?
M. Haddar a fait le constat qu’en Tunisie, le secteur privé n’a pas rempli son rôle mais a plutôt contribué au gaspillage des ressources humaines et matérielles et à la fragilisation de l’économie nationale basée principalement sur l’exploitation des ressources naturelles, la compression des salaires et une dépréciation continue de la monnaie nationale. La corruption a empiré la situation venant s’ajouter au faible niveau d’investissement.
Il a, ainsi, proposé d’instaurer une économie basée sur la création et l’innovation, à même d’apporter une valeur ajoutée, de créer de nouveaux  postes d’emploi et de réaliser des taux de croissance plus élevés.
Dans un contexte mondial de plus en plus concurrentiel, M. Haddar a appelé les entreprises privées à trouver de nouvelles méthodes de commercialisation, à développer les partenariats avec les capitaux étrangers, à assurer le transfert technologique et à développer la formation.
Pour ce qui est du secteur public, il a souligné la nécessité de préserver le rôle stratégique joué par ce secteur à travers la réalisation de grands projets, l’instauration d’un climat d’affaires sain et l’intervention pour la régulation des activités économiques et la répartition équitable des richesses. Il a, encore, appelé à la mise en place d’un système de lutte contre la corruption et des malversations.

 

Source : Tap.