Alexandre Rodriguez, patron de Rodriguez Group, un fabricant de yachts de luxe qui a des activités dans 8 pays, dont la Tunisie, a été mis en examen mercredi 10 juin au soir dans le cadre d’une enquête visant les figures du milieu marseillais, avec une quinzaine d’autres personnes.



Spécialisé dans l’assemblage et la commercialisation de yachts très haut de gamme, Rodriguez a des activités dans huit pays (France, Suisse, Espagne, Etats-Unis, Emirats arabes unis, Italie, Royaume-Uni et Tunisie). La filiale tunisienne du groupe, SNP Boat service Tunisie S.A. (Le Yacht Tunisie SARL), spécialisée dans le chantier d’entretien, la vente et le shipchandling, est basée à la marina de Yasmine Hammamet. Elle est dirigée par Mohamed Sakhri. «Le chantier d’Hammamet dispose d’une aire de stockage et de carénage permettant d’offrir un service d’hivernage à flot ou à sec», lit-on sur le site web du groupe.

Selon l’AFP, le groupe, qui employait quelque 280 personnes fin septembre 2007 – derniers chiffres publiés – a été très touché par la crise entre 2007 et 2009. Les ventes se sont effondrées, les commandes ont chuté, certains clients n’ont pu honorer leurs échéances, le chiffre d’affaires a été divisé par trois et les comptes ont plongé dans le rouge, ce qui a contraint le groupe à recourir à la procédure de sauvegarde pendant un an. Il en est sorti en avril.
La cotation de l’action Rodriguez Group à la Bourse de Paris, suspendue durant cette période, avait repris le 8 avril avant d’être suspendue de nouveau, le mardi 8 juin, à la demande de la société pour «protéger les actionnaires» de l’impact «défavorable» des ennuis judiciaires de son patron (président du directoire). Elle perdait alors plus de 9%.
A l’abri de ses créanciers le temps de la sauvegarde, Rodriguez a réussi à renégocier sa dette. Les banquiers ont accepté d’abandonner 54 millions d’euros sur un total de 193 millions et de ne percevoir aucun intérêt pendant dix ans. L’opération de sauvetage avait réussi, mais les déboires judiciaires de son patron risquent de plonger de nouveau le groupe dans la tourmente.

I.B.