Le report de l’open sky par le gouvernement provisoire déclenche la colère des hôteliers tunisiens. Faut-il sauver Tunisair ou un secteur qui fait vivre 400.000 foyers?
Les opérateurs du tourisme attendaient l’ouverture du ciel avec l’Europe, initialement programmée pour fin 2011, pour relancer leur activité qui a enregistré une chute de 50% depuis le début de l’année et traverse la plus grave crise depuis quarante ans.
«Nous nous élevons contre le report de l’Open Sky annoncé par notre ministre du Transport pour soi-disant protéger la compagnie Tunisair. Ce n’est pas une raison valable! Notre secteur doit être prioritaire. Il est beaucoup plus important en terme d’emplois et de volumes d’affaires», s’insurge Jalel Bouricha, cité par le site spécialisé ‘‘Tourmag’’. Pour le Pdg du groupe Yadis et président de la Fédération hôtelière du sud (incluant Djerba et Zarzis), le gouvernement de transition ne considère pas à sa juste valeur l’industrie du tourisme en général, les hôteliers en particulier.
«L’ouverture du ciel pouvait atténuer les effets de la crise. Tunisair, comme tout le monde, a subi les effets de la crise en début d’année, mais elle a pu se rattraper en haute saison en raison des annulations de charters et en pratiquant des prix forts», a renchéri Habib Bouslama, Pdg du complexe hôtelier et thalasso Nahrawess et président de la Fédération hôtelière du Cap Bon (incluant Hammamet et Nabeul), cité par le même magazine. Et d’ajouter: «Où vont les priorités? Sauver Tunisair ou tout un secteur d’activité qui fait vivre directement 400.000 foyers en Tunisie auxquels s’ajoutent les activités annexes, l’artisanat, l’agriculture, la pêche, les autocaristes, les guides, les restaurants, les petits métiers de rue, les taxis... tous sont en crise!»
I. B.