L’Agence nationale de maîtrise de l’énergie (Anme) a lancé une étude pour évaluer la capacité des programmes de maîtrise de l’énergie à créer des emplois durant les 20 prochaines années.
Dans une interview à l’agence Tap, Selon Noura Laâroussi, directrice générale de l’agence, a indiqué que l’étude proposera un plan d’action qui prendra en considération la spécificité du marché tunisien et permettra d’exploiter les potentialités de création d’emplois dans le secteur énergétique. Elle a ajouté que l’Anme va lancer une autre étude pour identifier le potentiel tunisien d’investissement dans le domaine des énergies renouvelables.
Formation dans les métiers de la maîtrise de l’énergie
L’agence a déjà élaboré, en collaboration avec le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, une étude pour évaluer et identifier, durant le prochain quinquennat, les besoins nationaux en matière de formation dans les métiers de la maîtrise de l’énergie. Cette étude vise à préparer les compétences nationales requises dans les différentes spécialités de la maîtrise de l’énergie. L’accent sera mis, dans une première étape, sur le secteur du bâtiment compte tenu de sa grande capacité d’emploi à court et à moyen termes, a précisé Mme Laaroussi.
L’Anme a lancé, en parallèle, un projet, financé par la Banque Mondiale sous forme de ligne de crédits d’environ 55 millions de dollars (près de 80 millions de dinars), pour promouvoir les projets d’efficacité énergétique, de coproduction d’énergie et d’assistance technique aux promoteurs énergétiques.
L’agence est également en train de finaliser un projet de mise en place d’un protocole de calcul et de contrôle des quantités d’énergie économisées par les entreprises industrielles. Réalisé en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi), ce projet vise à encourager ces entreprises à intégrer le système de gestion de l’énergie ISO 50.001 permettant un contrôle de la consommation de l’énergie et sa rationalisation.
Promotion des énergies solaire et éolienne
En ce qui concerne la recherche scientifique, l’Anme a mis en place, depuis 2003, plusieurs projets en collaboration avec des établissements universitaires et des entreprises industrielles, a indiqué Mme Laâroussi à la Tap. Il s’agit notamment de projets de recherche pour l’identification de procédés de refroidissement par énergie solaire (2003-2011), de maîtrise des techniques de dessalement de l’eau par énergie solaire et de séchage solaire de produits agroalimentaire (2011).
Dans le domaine de l’énergie éolienne, la directrice générale de l’Anme a fait savoir que le potentiel national est estimé à environ 1.500 mégawatts d’ici 2030. Ce créneau demeure cependant peu exploité en Tunisie et peu de projets sont réalisés dans le pays, dont l’installation, en 2000, d’une éolienne de 54 mégawatts. D’autres projets sont prévus, notamment l’installation d’une éolienne d’une capacité de 244 mégawatts à Bizerte et l’exploitation de 60 mégawatts dans le cadre du programme de maîtrise de l’énergie (2008-2011) pour les industries de grandes consommations d’énergie.
Un autre projet éolien (120 mégawatts) sera réalisé dans la région de Thala (gouvernorat de Kasserine). L’étude d’efficacité technico-économique en a montré la rentabilité.
Autre axe d’activité de l’Anme: le plan solaire tunisien, qui prévoit l’exploitation, par des producteurs privés, de 100 mégawatts supplémentaires d’ici à 2016. Selon la responsable de l’Anme, la Tunisie projette d’associer davantage les investisseurs privés à la promotion des énergies renouvelables, solaire et éolienne, à travers l’institution d’un cadre réglementaire approprié, la formation de compétences et la sensibilisation du public à l’enjeu de la maîtrise d’énergie.
Source: Tap.