La Banque centrale de Tunisie (Bct) a décidé de réduire, de nouveau, son taux directeur d’un demi-point pour le ramener à 3.5%, en consolidant les ressources des banques à travers la préservation de la rémunération des dépôts sur livrets d’épargne.


Cette décision, prise lors de la réunion, lundi à Tunis, du Conseil d’administration de la Bct, vise, selon un communiqué diffusé mardi, à relancer l’activité économique et à contribuer à la concrétisation des intentions d’investissement en limitant les charges financières des entreprises.
Le Conseil a fait part aussi de sa préoccupation face à la poursuite de la croissance négative engendrée par le recul de l’activité dans certains secteurs importants (industries non manufacturières, services…) et la baisse de l’investissement privé intérieur et étranger.
Cette croissance négative accentue les pressions sur la balance des paiements et réduit les réserves en devises qui se sont rétractées à 11.067MDT soit l’équivalent de 123 jours d’importation à fin août 2011 contre 147 jours à la fin de 2010.
Le Conseil a, par ailleurs, relevé la persistance des difficultés économiques malgré les efforts déployés au niveau de la politique monétaire par la baisse du taux de la réserve obligatoire à son niveau minimum et la réduction du taux directeur de la Bct.
Cette situation est en relation avec la persistance du climat d’instabilité sécuritaire et sociale et l’absence de visibilité pour les opérateurs économiques, et de l’écart du rythme de la croissance par rapport aux perspectives espérées, dans un environnement économique mondial qui ne favorise pas la mobilisation des ressources extérieures.
Pour ce qui est de l’activité du secteur bancaire, le resserrement de la liquidité a continué au mois d’août, ce qui a nécessité une intervention accrue de la Bct pour injecter 3.148 MDT contre 2.953 MDT en juillet.
Cette intervention a permis, parallèlement à la réduction du taux directeur, d’abaisser le taux moyen du marché monétaire à 3.76% contre 4.25% un mois auparavant.
A la lumière de ces évolutions, le conseil d’administration de la Bct a recommandé de poursuivre la consolidation du rythme de financement de l’économie via une politique monétaire agissante, tout en veillant à la mise en œuvre d’une politique budgétaire favorisant une plus grande célérité dans la réalisation des projets et le financement des entreprises publiques.