L’Association des Tunisiens des grandes écoles (Atuge) organise, dans le cadre de son cycle de rencontres, ‘‘Les Mardis de l’Atuge’’, un déjeuneur-débat sur: «L’intégration Européenne, 60 ans de réussite et après?», le mardi 22 juin, à l’hôtel Concorde, aux Berges du Lac de Tunis. Un avant-goût d’un débat…
La rencontre coïncide avec le 60e anniversaire de la Déclaration de Schuman (9 mai 1950), du nom du ministre français des Affaires étrangères qui a défendu, dès 1950, l’idée d’une prospérité européenne fondée sur une coopération économique avec, à plus long terme, la mise en place d’une union politique. Elle coïncide aussi avec le 30e anniversaire de la coopération tuniso-européenne.
Des idées pour l’Euro-Méditerranée
C’est donc une bonne occasion pour faire faire le bilan global des 60 ans d’Europe, d’analyser le mode opératoire de la construction européenne et d’identifier les clés du succès de l’intégration régionale européenne. Il s’agit aussi pour Hassen Zargouni, Walid Mâouia, les Atugéens et leurs invités de «tirer les enseignements de la relative réussite du modèle d’intégration européenne» et de «se projeter dans un Maghreb plus intégré et proposer des idées pour construire l’Euro-Méditerranée».
Ce débat peut paraître décalé, alors que le sommet des chefs d’Etats et de gouvernements euro-méditerranéens, programmé le 7 juin à Barcelone, a été reporté et que les tensions au Proche Orient restent très vives, surtout après l’agression israélienne contre la flottille de la paix en route vers Gaza. Il n’en est pas moins urgent, pour contribuer à éclairer le débat et donner des perspectives au processus institutionnel d’Union pour la Méditerranée (UpM), dont l’idée a été lancée en 2006 par le président français Nicolas Sarkozy, mais que les partenaires euro-méditerranéens ont eu du mal depuis à mettre sur de bons rails. Quels projets et quelle gouvernance pour construire un espace euro-méditerranéen intégré? Ce débat est d’autant plus urgent qu’il pourrait aider aussi à y voir plus clair dans le projet de construction de l’Union du Maghreb arabe, lui aussi en panne depuis la fermeture des frontières entre l’Algérie et le Maroc en 1994.
Plus qu’une simple zone de libre-échange
L’Europe et le Maghreb sont unis par une longue histoire commune. L’UpM essaie de reformater les relations entre le Maghreb et le Machrek, d’une part, et entre ces deux régions que tout rapproche et l’Europe, d’autre part. «Les liens de l’Europe avec le Maghreb sont d’abord fondés sur des hommes», note Hassen Zargouni. «L’avenir du Maghreb est-il encore l’Europe et, l’avenir de l’Europe, est il encore, en partie, le Maghreb?», s’interroge le directeur général de Sigma Conseil. «Nous refusons l’euroscepticisme de beaucoup au Maghreb qui considèrent que l’Europe les a oubliés au profit des anciens pays communistes», s’empresse-t-il de répondre. Une réponse qui suscite d’autres interrogations: «Peut-on aujourd’hui imaginer plus qu’une simple zone de libre-échange entre le Maghreb et l’Europe? Peut-on aujourd’hui imaginer plus que de simples accords de contrôle de l’immigration illégale?»
Imed B.