Adepte et spécialiste de la construction d’habitations à coût réduit, cet architecte milanais a créé un cabinet à Tunis.
L’investissement italien en Tunisie ne constitue une nouveauté, puisque le flux de capitaux en provenance d’Italie est le plus important après celui de la France. Pourtant, la société récemment créée par Camillo Magni à Tunis –et baptisée «Operastudio International »- émerge du lot, pour deux raisons. D’abord, parce qu’elle a vu le jour dans un secteur –l’architecture- dans lequel on compte peut voire pas d’investissements étrangers. Ensuite, parce que son promoteur est un architecte atypique.
Milanais, fondateur, avec Lucia Paci, de deux cabinets d’architecture -Operastudio, et Magni Paci Architetti, il est en quelque sorte l’architecte du pauvre. Enseignant à l’Ecole Polytechnique de Milan, où il dispense un cours sur «le projet architectural dans le contexte de la pauvreté et de la marginalité », Carlo Magni professe et pratique une architecture favorisant la construction avec des matériaux et des techniques simples et locales, économes d’énergie.
Outre l’Amérique latine, à laquelle il s’est intéressé dans le cadre d’un projet de recherche internationale sur «les solutions technologiques adéquates pour les habitations à coût réduit », c’est en Afrique aussi que Camillio Magni teste et donne corps à ses conceptions. Il le fait conjointement avec un groupe de confrères italiens partageant ses convictions, sous la houlette d’Architectes Sans Frontières, l’organisation internationale dont il préside la branche italienne.

Z.L.