Avec une valeur voisine de -58,7% enregistrée à la deuxième quinzaine du mois de septembre, contre près de -75 % en mai dernier, l’indice du climat de consommation traduit le léger mieux ressenti par les ménages.


 

En fait, c’est plus l’appréciation relative à la situation économique générale que les conditions de consommation de produits durables qui se sont améliorées. L’anticipation défavorable quant à l’évolution des budgets et des prix continue à peser sur les achats des produits durables.

Contexte général

Dans le cadre du suivi de l’évolution conjoncturelle de la demande interne, et après avoir mesuré les niveaux de confiance des investisseurs dans les secteurs du bâtiment, du commerce, des services et des industries manufacturières durant les deux derniers mois, le Centre tunisien de veille et d’intelligence économique (Ctvie) a mené durant la première quinzaine du mois de septembre une enquête auprès d’un panel de consommateurs.

Il s’agit de la deuxième enquête de consommation de l’ère post révolution. Elle s’intéresse aux conditions budgétaires des familles, à la perception des consommateurs des niveaux, actuel et futur, des prix, à l’opportunité de réaliser ou non des achats importants durant les prochaines semaines.

Les différents soldes d’opinions calculés pour les questions concernant la conjoncture des prochains mois ont permis d’évaluer à – 58,7% l’indice du climat de consommation.

Légère dégradation des budgets des familles

A la question relative à l’évolution du budget familial durant les trois derniers mois, près de 50% des répondants déclarent qu’il est resté sensiblement le même, avec près de 44% attestant que leurs revenus se sont dégradés.
Sur la capacité de ce budget à subvenir ou non aux besoins de la famille, 47% des répondants estiment qu’il est insuffisant et qu’il les pousse à l’endettement et près de 45% déclarent que le budget est tout juste suffisant en utilisant l’épargne. Le reste des répondants, soit près de 8% estime que leur budget est suffisant et qu’il leur permet même de réaliser une épargne.

Appréciation défavorable de l’évolution des prix

Concernant les évolutions passée et future du niveau général des prix, les appréciations sont quasiment unanimes : les prix ont augmenté pour près de 90% des répondants et sont restés sensiblement aux mêmes niveaux pour les 9% restants. Seul 1% des consommateurs enquêtés admettent une régression des prix.

Pour les trois prochains mois, les anticipations des consommateurs sont quelque peu nuancées : 53,8% d’entre eux prévoient une hausse contre 35,5% qui pronostiquent une diminution. Le reste, soit 10,7 % des enquêtés, envisagent une stabilité des prix.

Pas d’achat important pour le moment

L’enquête auprès des consommateurs s’intéresse à l’appréciation des familles de réaliser ou non des acquisitions de produits durables tels que les logements, les voitures, les meubles, etc. Il s’agit de savoir si oui ou non le moment actuel est opportun ou non pour effectuer de tels achats.

Les réponses, négatives dans leur ensemble, se sont établies à 98,5% pour le logement, à 96.5 % pour les voitures, négatives à 93 % pour les meubles et négatives à près de 89 % aussi bien pour les produits électroménagers que pour le matériel électronique et/ou informatique et négatives à 93% pour l’acquisition de n’importe quel produit durable.

Les principaux arguments évoqués par les consommateurs justifiant le report de leurs décisions d’achat sont centrés sur le manque de moyens de financement avec près de 86 % de réponses, sur l’incertitude quand à l’évolution future de la conjoncture avec 10 %, etc.

Situation économique : les nuages se dissipent

Concernant la situation économique relative aux trois derniers mois, 66 % des enquêtés estiment qu’elle s’est dégradée contre une proportion de 87% qui avaient cette vision trois mois auparavant. La conjoncture est considérée sensiblement la même pour 29%. Seuls 4,1% des répondants estiment qu’il y eu une amélioration de la situation économique.

S’agissant des anticipations des consommateurs pour le prochain trimestre, les avis sont plus partagés. Plus de 60% estiment qu’elle va s’améliorer contre près de 33% qui considèrent que la situation restera sensiblement la même.

Situation critique du climat de consommation

L’indice du climat de consommation est susceptible de varier entre -100% et +100 %. Une valeur de 100 % signifie que tous les soldes sont à leurs valeurs maximales correspondant à une situation favorable. La valeur de -100% signifie le contraire.

Les soldes des différentes questions sont dans l’ensemble négatifs, l’indice du climat de consommation du mois de septembre s’établit à une valeur Icc = -58,7% contre une valeur de -75% en mai dernier.

Cette valeur met en évidence la relative persistance du comportement d’attentisme en matière de consommation justifiée essentiellement par une anticipation négative sur l’évolution des prix et du budget familial. Seule la perception favorable de la situation économique globale tempère quelque peu les appréciations négatives des consommateurs.

Source : ‘‘Iace.com’’.