En nombre absolu, il se crée annuellement moins d’entreprises en Tunisie que dans les autres pays d’Afrique du Nord, mais il s’en crée, en réalité, beaucoup plus, lorsqu’on rapporte le nombre d’entreprises créées à celui de la population.

Parmi les indicateurs économiques qui donnent une idée du degré dynamisme de l’économie d’un pays donné, la Banque mondiale (Bm) retient celui du nombre de nouvelles entreprises qui y sont enregistrées durant une année.
Se basant sur la Base de données des petites et moyennes entreprises de la Société financière internationale (Ifc), qui est l’une de ses filiales, la Bm estime le nombre d’entreprises créées en Tunisie à 6.675 en 2006, soit une légère hausse par rapport à 2005, qui a vu l’enregistrement de 6.353 nouvelles entreprises.

Le Maroc a fait, comparativement et en nombre absolu, beaucoup mieux que la Tunisie, puisqu’il a enregistré, durant la même année, la naissance de 18.520 nouvelles entreprises, contre 13.118 en 2005. Idem pour l’Algérie avec 10.727 nouvelles entreprises enregistrées en 2006, contre 12.164 en 2005.

Cependant, ces chiffres rapportés à la population totale des pays concernés, qui est trois fois moins élevée en Tunisie qu’au Maroc et en Algérie, c’est la Tunisie qui réalise, en réalité, une meilleure performance que ses deux voisins maghrébins, avec une moyenne de 648 entreprises pour un million d’habitants, contre 586 pour le Maroc et 312 pour l’Algérie. La Tunisie fait beaucoup mieux également qu’un autre pays sud-méditerranéen, l’Egypte en l’occurrence, où, avec 9.595 entreprises créées en 2005, ce taux tombe à 118, soit 5,5 fois moins que celui de la Tunisie.

Cependant, cette comparaison prendrait tout son sens si l’on met la Tunisie «en concurrence» avec un pays ayant un niveau de développement et une population totale assez proches. C’est le cas du Portugal. Ce pays méditerranéen, qui a beaucoup bénéficié – il est vrai – des avantages liés à son intégration à l’Union européenne (Ue), a enregistré, en 2006, la naissance de 28.284 nouvelles entreprises. Rapporté au nombre d’habitants, cela donnerait le taux de 2.663 nouvelles entreprises pour un million d’habitants, soit 4 fois plus que la Tunisie.
Les Tunisiens mesurent donc ce qui leur reste à faire pour se rapprocher du peloton des pays sud-européens.

I.B.