«Malgré les incertitudes sur leur croissance en 2010 et 2011, les perspectives économiques positives du Maroc et de la Tunisie semblent se confirmer en parallèle à un ancrage plus sophistiqué à l’économie européenne».



C’est ce qu’affirme l’analyste économique Riadh El-Hafdhi, dans une étude  intitulée ‘‘Perspectives Macro: Plaidoyer pour une politique économique qui sorte des sentiers battus’’, publiée au début de ce mois par la Direction des études économiques de la banque française Crédit Agricole http://etudes-economiques.credit-agricole.com. Voici, par ailleurs, un extrait de l’étude…

Une reprise lente
«Très intégrés économiquement à l’Europe, le Maroc et la Tunisie subissent la crise économique mondiale essentiellement à travers ce lien: baisse de leurs exportations, mais aussi des transferts privés et des investissements directs étrangers (Ide). Néanmoins, la crise économique pourrait favoriser des modifications plus profondes de leurs relations avec l’Europe qui augurent d’échanges plus denses dans le futur.
«Le ralentissement économique européen en 2009 s’est traduit, au Maroc et en Tunisie, par une chute respective de 16 à 28% de leurs exportations, de 8% pour les transferts privés au Maroc et de 35% pour les Ide en Tunisie. Si depuis le quatrième trimestre 2009, des signes attestent d’un début de redressement économique, les incertitudes restent élevées et les fragilités européennes augurent d’une reprise lente. Mais au-delà des incertitudes, des éléments laissent transparaître une régionalisation plus forte des investissements et de nouveaux modèles de coopération entre firmes. Les investissements européens ont été les seuls à progresser au Maghreb en 2009 (+20%), alors que les investisseurs du Golfe se recentrent sur le Machreq. La crise économique et les coûts élevés de l’énergie ont accéléré la recherche de complémentarités géographiques pour les activités à fort coût de main d’œuvre (textile, centres d’appels) mais aussi pour des activités à plus haute valeur ajoutée (automobile, électronique, aérospatiale). Leurs implantations (dont un tiers de PME) dans des clusters sont facilitées par de nouvelles capacités logistiques.

Franchises et partenariats commerciaux
«On observe aussi une hausse des partenariats privés entre les deux rives (93 en 2009, contre 6 en 2003). Ces accords sont dominés par les franchises et les partenariats commerciaux et techniques. Ils font du Maroc et de la Tunisie les nouveaux leaders du sud-méditerranéen dans ce domaine.
«Ainsi, malgré les incertitudes sur leur croissance en 2010 et 2011, les perspectives économiques positives du Maroc et de la Tunisie semblent se confirmer en parallèle à un ancrage plus sophistiqué à l’économie européenne.»

Riadh El-Hafdhi