Les principaux axes de la coopération franco-tunisienne en 2012 sont le tourisme, la formation professionnelle, la pénétration du marché libyen et la facilitation de la circulation des gens, des Tunisiens notamment.

Par Aya Chedi


C’est ce qui ressort de la conférence de presse annuelle de la Chambre tuniso-française du commerce et de l’industrie (Cftci), mercredi, en présence de l’ambassadeur de France en Tunisie Boris Boillon.

La France reste le 1er client de la Tunisie (avec 30% des exportations en 2011), et son 1er fournisseur (avec 18% des importations) ainsi que son 1er investisseur hors énergie (avec 80 millions d’euros).

1.300 entreprises françaises offrant 120.000 emplois  

Les échanges tuniso-français auraient vraiment pu être beaucoup plus faibles que ce qui a été finalement enregistré en 2011. Les importations tunisiennes de la France se sont cependant accrues de 3.3%, passant de 6 milliards de dinars à 6,2 milliards, alors que les exportations vers l’Hexagone ont augmenté de 13%, grimpant de 6,8 milliards de dinars en 2010, à 7.7 milliards en 2011.

En revanche, et eu égard à la situation d’instabilité et d’incertitude politique, les investissements directs français se sont inscrits en baisse de 9%, passant de 231,3 millions de dinars en 2010, à 210.9 millions en 2011. L’investissement en portefeuille du groupe Orange, évalué à 35 millions de dinars réalisé en 2011, a quelque peu sauvé la mise.

La France demeure le premier investisseur en Tunisie (hors hydrocarbures) avec 1.300 entreprises françaises, ou à participation française, installées en Tunisie. Sur ces 1.300 entreprises, chiffre atteint à fin 2011 (contre 1.200 en 2010), seules 57 ont dû mettre la clé sous le paillasson pour différentes causes, contre la réalisation de 72 extensions et projets en cours. Ceci, indique l’ambassadeur de France en Tunisie, a permis au nombre d’emplois offerts par les entreprises françaises installées en Tunisie de croître de 100.000 postes en 2010, à 120.000 en 2011.

Une bonne résistance à la crise

«La majorité des entreprises françaises ont réussi à résister au cours de la phase difficile par laquelle est passée la Tunisie et elles sont déterminées à rester mobilisées pour relancer l’économie du pays», a confirmé le diplomate. Et de signaler que «la même volonté a été exprimée par le gouvernement français qui tient à agir favorablement pour soutenir la Tunisie au niveau multilatéral, en œuvrant à ce que les promesses financières de G8 de Deauville soient tenues», a-t-il dit après avoir annoncé que près de 2,5 milliards de dollars ont d'ores et déjà été décaissés, par la communauté internationale, en faveur de la Tunisie.

Sur le plan bilatéral, M. Boillon a affirmé que «la France continuera à faire bénéficier la Tunisie d’instruments d’appui exceptionnels, comme la ‘‘Réserve aux pays émergents’’ (outil de prêt intergouvernemental), le Fonds d’étude et d’aide au secteur privé (Fasep), et la ligne de crédit spécifique pour les Pme/Pmi. S’ajoutent à cela, les actions de l’Agence française de développement (Afd), qui, selon le diplomate français, représente la plus importante mobilisation financière, par rapport au reste des pays du monde (200 millions d’euros en 2011).

Ensemble à la conquête du marché libyen

Selon le diplomate français, l’année 2012 sera sous le signe de l’intensification de la coopération bilatérale et multilatérale. Quatre principaux axes sont retenus : «l’impulsion du secteur touristique, l’amélioration de la formation professionnelle pour que les compétences humaines soient adaptées aux besoins du marché, le renforcement de la coopération tuniso-française pour la conquête du marché libyen, et la facilitation de la circulation des hommes d’affaires tunisiens en France par l’octroi de visas de longue durée (fixée à 1 an)».

Foued Lakhoua, président de la Ctfci, a indiqué, de son côté, que «malgré la conjoncture difficile que traverse la Tunisie, la Ctfci a pu drainer, en 2011, une trentaine de chefs d’entreprise français venus explorer les possibilités d’implantation, de partenariat et de renforcement d’actions commerciales en Tunisie». Et d’ajouter que la chambre a organisé, l’année dernière des missions pour une vingtaine de chefs d’entreprise tunisiens en France, sans compter le déplacement de plus de 2.000 hommes d’affaires tunisiens pour visiter les salons professionnels en France.

(Avec Tap)