L’Association des retraités de Tunisie Telecom (TT) vient de voir le jour. L’heureuse nouvelle à été annoncée, mercredi, par le Pdg de la maison, Ali Ghodhbani, lors de l’hommage rendu aux jeunes retraités.

Par Zohra Abid


Dur, très dur même de se quitter et de se perdre de vue après avoir passé tant d’années à se côtoyer et à se partager les bons et les mauvais temps. D’où l’idée de fonder une association des anciens de l’entreprise qui servirait d’espace de rencontre entre ceux qui ont roulé leur bosse des décennies durant au sein de TT et ceux qui souhaitent se joindre à eux parmi leurs cadets, a expliqué le secrétaire général de la nouvelle association, Taieb Gharbi, lors de la cérémonie qui s’est tenue au Pôle technologique d’El Ghazala.

Comment M. Gharbi a-t-il eu l’idée de créer cette association ? Réponse du président, qui a de quoi occuper ses longues journées de retraité : «C’était comme ça, sur un coup de tête. Au lendemain de la révolution, on s’ennuyait déjà au café. Un jour, j’étais en train de causer de tout et de rien avec mon compagnon de route dans TT, Ali Akkari. Et du coup, l’idée m’a traversé l’esprit. La décision a été prise», raconte-t-il.



Chedlya Dhamer et Jomoa Ahmadi

Les deux anciens collègues et amis sont allés voir, le jour même, le ministère de l’Intérieur pour voir ce qu’il fallait faire pour déposer la demande. «On nous a expliqué que les procédures ont changé. Et qu’il fallait désormais déposer la demande auprès du Premier ministère. Le même jour, nous avons remis la demande au Palais du Gouvernement à la Kasbah. Le 17 décembre, le nom de notre association a été publié sur le Jort [Journal officiel de la république tunisienne]», s’enorgueillit M. Gharbi, à la retraite depuis 5 ans et qui s’est fait tout de suite entourer par des anciens collègues de sa génération.

A part Ali Akkari, secrétaire général de l’association, M. Gharbi a un autre «bras droit» en la personne d’Ali Rabhi, le trésorier.

Pour ne pas oublier ceux qui ont bâti la maison

Chaque année, entre 250 et 300 personnes (ingénieurs, techniciens et toutes spécialités confondues) travaillant à TT partent à la retraite. Et ils baillent d’ennui. C’est pour cette raison qu’au bout de même pas 3 mois d’existence légale (l’association a son siège à la Kasbah), a drainé près de 2.000 retraités (ou, plus exactement, 1.786 adhérents). Mais l’association semble encore peu médiatisée.



Taieb Gharbi, Ali Akkari et Ali Rabhi

Mercredi dernier, lors de la cérémonie d’hommage à une centaine de personnes parties à la retraite, qui s’est déroulée au Pôle technologique d’El Ghazala, et l’annonce de la création de l’association par le Pdg Ali Ghodhbani, plusieurs retraités se sont interrogés sur le siège. Ils veulent déjà rester en contact et continuer à se côtoyer. Surtout après avoir entendu M. Gharbi passant en revue les objectifs de l’association qui vient d’avoir le soutien moral de Mongi Marzouk, ministre des Technologies de l’information et de la Communication et de l’appui financier décidé par le Pdg de TT, qui a tiré des caisses de la maison la bagatelle de 10.000 dinars, une contribution qui a valeur de reconnaissance.

Cher, très chère TT

Chedlya Dhamer, qui a passé 22 ans à Tunisie Telecom, est décidée à rejoindre l’association. «Il m’est très dur de quitter du jour au lendemain, là où j’ai passé les plus belles années de ma vie. Je me sens comme si je ne sers plus à rien et que ma mission dans cette vie est terminée... Là, c’est à côté de chez moi et je vais être en contact permanent avec les miens», raconte, un brin soulagée, Mme Dhamer, à la retraite depuis 2010.



Taieb Gharbi

Si cette dernière est comblée par l’idée des retrouvailles avec ses anciens collègues, sa voisine Jomaâ Ahmadi, qui a été pendant 28 ans au service de Tunisie Telecom, n’est pas, elle, dans les meilleures dispositions. «Moi aussi, j’ai quitté la boite en 2010. Depuis, je suis privée de la somme de 24 dinars (convertis en unités pour les appels téléphoniques) dont je bénéficiais quand j’étais encore en service. Ces 24 dinars me manquent terriblement», raconte-t-elle. Cette femme de ménage touche aujourd’hui une pension de retraite de 470 dinars.