La prochaine session du Comité intergouvernemental des experts des ministères en charge des finances, de la planification et des questions de développement économique et social au sein des pays d’Afrique du Nord (Tunisie, Maroc, Algérie, Libye, Mauritanie, Soudan et Egypte) se réunira les 18 et 19 mars à Rabat (Maroc) pour examiner «les moyens d’arrimer à la croissance économique, une meilleure offre d’emplois, aussi bien du point de vue quantitatif que qualitatif.»
Cette réunion, qui se tiendra sous l’égide de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), institution des Nations-Unies basée à Addis-Abeba (Éthiopie), sera précédée, les 16 et 17 mars, par une réunion ad hoc d’experts autour du thème : «Renforcement de la dimension sociale des politiques de développement : croissance et emploi en Afrique du Nord».
Bien que les perspectives de développement économique y soient bonnes, avec un taux de croissance de plus de 5% durant la période 2001-2007, les pays de l’Afrique du Nord ont affiché, en 2008, l’un des taux de chômages les plus élevés du continent africain avec une moyenne de 10,3% (près de 14% pour la Tunisie, dont la moitié son des diplômés de l’enseignement supérieur). Cette distorsion entre la croissance économique et le niveau de l’emploi pose avec acuité la question de la cohérence entre les politiques économiques et les politiques sociales axées sur la promotion de l’emploi.
La question de la prise en compte de la dimension sociale dans les politiques économiques est d’autant plus sensible qu’à la faveur des progrès notables enregistrés dans le domaine de l’éducation et de la formation, l’Afrique du Nord enregistre chaque année l’arrivée d’une main d’œuvre de plus en plus qualifiée sur le marché du travail où les femmes par exemple sont devenues très compétitives.
A Rabat, les experts nationaux et internationaux devront donc étudier les stratégies et les politiques publiques susceptibles d’asseoir une croissance à la fois durable et génératrice d’emplois. Une attention toute particulière sera accordée à l’identification des contraintes d’ordre macro-économique, sectoriel et institutionnel qui empêchent le niveau et la qualité de l’emploi d’être le reflet des progrès économiques réalisés en Afrique du Nord. Leurs recommandations seront soumises à la prochaine Conférence des ministres africains des finances de la planification et du développement de la CEA qui se tiendra du 25 au 30 mars à Lilongwe (Malawi) conjointement avec la Conférence des ministres de l’économie et des finances de l’Union africaine (UA).
Le CIE est un organe subsidiaire de la CEA. Dans chacune des cinq sous-régions du continent africain, il se réunit une fois tous les ans pour discuter, en dehors des questions statutaires, des attentes et besoins spécifiques aux pays membres. L’Afrique du Nord couvre la Tunisie, l’Algérie, l’Egypte, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et le Soudan.