Naguib Sawiris, le talentueux et controversé patron du groupe égyptien Orascom Télécom, qui détient 50% du capital d’Orascom Telecom Tunisie, détenteur de la licence de Gsm Tunisiana (les 50% restants étant détenus par le groupe Qatar Telecom), n’est pas au bout de ses peines. Après l’Algérie, c’est l’Italie qui lui demande des comptes.
Alors que ses déboires en Algérie sont loin d’être finis, le gouvernement italien a lancé un contrôle fiscal sur l’opérateur italien Wind, une filiale d’Orascom, et lui réclame 60 millions d’euros. Wind est soupçonné de ne pas s’être acquitté d’une taxe de 12% sur les intérêts d’un prêt de 300 millions d’euros souscrit par Wind Spa Italie, puis dérouté vers Wind Acquisition Spa et Wind Finance Sa. Situées au Luxembourg, ces deux sociétés seraient des sociétés écrans, selon Rome.
Les déboires de Naguib Sawiris en Algérie ont commencé lorsque le fisc de ce pays, l’accusant de n’avoir pas rapatrié les recettes de rooming issues de Djeezy, filiale locale d’Orascom, lui a réclamé la somme de 596 millions de dollars. Dans la foulée, la Banque d’Algérie a décidé de bloquer tous les transferts opérés par Djeezy, dont les cartes à puce, indispensables à l’exercice de son activité d’opérateur télécom.
Pour éviter une déroute annoncée, le patron d’Orascom a cru pouvoir se défaire de son holding du Caire, qui détient Orascom Télécom Algérie, pour le céder au groupe sud-africain Mtn. N’ayant aucun recours légal pour s’opposer à l’opération, mais déterminé à ne pas se laisser faire, le gouvernement algérien a alors prévenu l’intéressé qu’il exercerait son droit de préemption sur la totalité des actions Djeezy. Alger a même menacé de ne pas renouveler la licence de Djeezy en 2016, si celle-ci était rachetée par Mtn. Et il est fort à parier qu’il nhésitera pas, le cas échéant, de mettre sa menace à exécution. Mieux (ou pis): le gouvernement algérien propose de racheter Djeezy au prix de 2,5 milliards de dollars, alors que M. Sawiris évalue la valeur de sa filiale à plus de 7 milliards de dollars. Ce qui ne facilite guère la négociation.
Selon Reseaux-telecoms.net, cité par ‘‘Performance Bourse’’, l’homme d’affaires égyptien cherche à s’adjoindre les services du cabinet Vitale pour se défendre.
Pense-t-il pouvoir éviter de payer les sommes faramineuses qui lui sont demandées?
M. N.