Le gouvernorat de Gafsa (sud-ouest), qui a longtemps été privée d’investissements productifs et créateurs d’emplois, attire de plus en plus d’investisseurs privés, locaux et étrangers. Le bassin minier, l’une des régions les plus pauvres du pays, tente de renaître…



Outre les atouts qu’offre cette région, qui ne manque pas de richesses minières et naturelles et de ressources humaines qualifiées, les investisseurs y sont attirés, surtout, par les incitations fiscales (et autres) offertes par le gouvernement tunisien dans le cadre de sa politique d’encouragement de l’investissement dans les régions intérieures.

D’un projet l’autre

Ainsi, l’agence Tap a annoncé cette semaine le démarrage des travaux d’aménagement d’un centre de télétravail dans la ville d’Om Larayes et la programmation d’un autre à M’dhila.
L’agence officielle tunisienne a annoncé aussi que la société japonaise Yazaki, spécialisée dans la fabrication des câbles pour automobiles, qui a installé en 2009 une usine à Metlaoui générant 500 emplois, a programmé l’implantation d’une autre usine à Redeyef.
De son côté, le groupe italien Benetton s’apprête à créer de nouvelles unités de confection dans la région. Ces réalisations s’ajouteront aux 11 unités que cet investisseur italien a implantées en Tunisie et qui ont créé quelque 700 emplois.
Dans cette amorce de ruée vers le bassin minier de Gafsa, les investisseurs tunisiens ne sont pas en reste. Alors que des travaux sont entrepris à Metlaoui, El Guettar et M’dhila pour aménager des zones et locaux industriels, l’entreprise Somocer de Lotfi Abdennadher a annoncé le lancement d’une unité de production de céramique sanitaire. Poulina group holding (Pgh), dirigé par l’infatigable Abdelwaheb Ben Ayed, prévoit d’investir quelque 245 millions de dinars dans des projets agricoles et industrielles dans la région.

Les chimistes en première ligne

De son côté, le Groupe chimique tunisien (Gct), l’un des fleurons du secteur public, a décidé d’implanter une usine de production d’acide sulfurique et phosphatique à M’dhilla. Cette usine, d’un coût total de 440 millions de dinars tunisiens (MTND, 220 millions €), va d’ailleurs bénéficier d’un investissement de 260 MTND (130 millions €) de la Banque européenne d’investissement (Bei). Le projet est cofinancé par la Banque islamique de développement (Bid).
Le Gct et la Compagnie des phosphates de Gafsa, autre entreprise publique implantée de longue date dans la région, se sont également associées avec deux groupes indiens, Gujarat State Fertilizers and Chemicals (Gsfc) et Coromandel Fertilizers Ltd (Cfl), pour créer une usine de fabrication d’engrais triple superphosphate (Tsp) d’une capacité de 360.000 tonnes/an. L’usine, qui devrait créer 400 emplois, devait être installée à côté d’une usine d’acide phosphorique existante située à Skhira, à 50 km au nord de la ville de Gabès, sur le littoral sud-ouest. Mais le gouvernement a décidé de la transférer à M’dhilla afin de contribuer à la relance des activités industrielles dans cette région minière considérée parmi les plus pauvres du pays. La totalité de la production de l’usine est destinée à l’exportation vers l’Inde, conformément aux contrats d’achats à long terme signés avec les deux partenaires indiens du projet pour l’approvisionnement en acide phosphorique de leurs usines d’engrais.

Imed Bahri