Parmi les écoles saccagées ou incendiées pendant la révolution, celle d’Aouled Dhifallah (gouvernorat de Jendouba), qui sera entièrement retapée par Orange Tunisie. Si chaque entreprise pouvait faire de même…

Par Zohra Abid

 


Après sa reconstruction totale sur des bases solides, l’école d’Aouled Dhifallah sera dotée des équipements nécessaires. Plus encore, la fourniture scolaire des écoliers sera prise en charge pendant une période encore indéterminée par l’opérateur des télécoms. Et puisque jamais deux sans trois: chaque écolier aura son propre petit vélo pour pouvoir se rendre de la maison à l’école. Fini donc les kilomètres à parcourir matin et soir à pieds, en aller et retour.

Une question de citoyenneté active

Il s’agit d’une première opération du genre dans la Tunisie postrévolutionnaire.  Et ceci confirme la volonté de l’opérateur des télécoms, qui se veut socialement responsable (l’un des slogans que l’on retrouve sur ses affiches orange et noires). Orange Tunisie cherche ainsi à se rendre utile et solidaire avec la Tunisie profonde, qui en a vraiment besoin aujourd’hui.

En plus de la formation et de l’encadrement des jeunes férus d’informatique dans toutes les régions au développement d’applications mobiles (Programme Développeurs d’Orange Tunisie, Pdot), il y a donc cette autre dette sociale envers les plus démunis, qui ont droit à une scolarité normale.

Après avoir eu l’accord des décideurs du ministère de l’Education et autres tutelles concernées, les responsables d’Orange Tunisie se sont engagés à reconstruire les murs de cette école primaire saccagée au lendemain de la révolution. Les images du saccage de cette école, largement diffusées sur les chaînes de télévision nationales, avaient choqué des centaines de milliers de téléspectateurs. Il fallait donc faire quelque chose, dans l’urgence, mais avec la discrétion requise. L’essentiel pour les responsables d’Orange Tunisie c’est de rendre rapidement aux petits du village leur école, et encore plus belle, plus accueillante et mieux équipée qu’elle était avant l’incendie.

 

Le siège de Orange

Aller de l’avant et recoller les morceaux

«En ces temps difficiles, où tout le monde doit aider tout le monde pour que le pays puisse sortir du gouffre, il n’y a pas mieux que de se tendre la main, les uns et les autres, et aller de l’avant pour panser les blessures et reconstruire le pays», dit Asma Ennaïfar, directrice des relations extérieures à Orange Tunisie.

C’est elle, et sa jeune équipe, dont la moyenne d’âge ne dépasse pas la trentaine, qui pilotent l’opération, avec le dévouement requis.

«Il faut aller de l’avant, recoller les morceaux, se rassembler et positiver. C’est ce qu’a fait Orange Tunisie en se rendant dans le tréfonds du pays, un peu dans le nord-ouest faisant l’état des lieux de l’école d’Aouled Dhiffallah», dit encore Mme Ennaïfar. Elle ajoute: «Sur place, on a constaté que les dégâts sont énormes. Côté salles, des murs lépreux, des tableaux ébréchés, des tables et des bureaux usés, des équipements qui ressemblent à tout sauf à des équipements.  Côté sanitaire: tout est à refaire. Des toilettes et des lavabos délabrés et robinetteries dans un piteux état. Côté cour: ni pavés ni gazon, ni espace pour l’éducation physique ou autres aires de jeux et de divertissement. Que faire pour retaper cette école? Pas de demi-solution, il faut raser le bâtiment, le reconstruire avec une fondation et des murs complètement nouveaux, afin que l’école soit la plus belle possible pour les élèves.»

A vélo beaucoup mieux qu’à pieds

Quand on sait que dans cette zone rurale, plusieurs gamins interrompent leur scolarité à cause de leur vie précaire, une telle aide est la bienvenue. Mais  Orange Tunisie ne va pas s’arrêter là. Les enfants sont contraints à faire plusieurs km à pieds, et ça use leurs petits pieds. Et ça use d’autant plus que dans ces zones rurales, il n’y a ni chaussées ni bus pour transporter les enfants de leurs domiciles, souvent éparpillés, et l’école.

La solution était donc toute trouvée: offrir des vélos tout terrain à tous les enfants. A part le côté pratique, c’est bon pour la santé et pour l’environnement aussi. Et ça donne envie à parcourir des kilomètres pour ne pas rater la classe. Une bonne leçon à retenir et un exemple à suivre par tous ceux, par égoïsme ou  par simple omission, ont oublié ces gamins de la Tunisie profonde.