A l’aéroport d’Enfidha, plus rien ne va entre l’administration et quelque 70 travailleurs en sous-traitance. Résultat: tension dans l’air, perturbations au sol et des odeurs qui montent au ciel. Alors que des tours-opérateurs sont attendus mardi...

Par Zohra Abid


 

Les travailleurs qui ont entamé leur grève depuis le 7 mai vont la poursuivre jusqu’au 17 du même mois comme prévu. C’est la période annoncée par les représentants syndicaux.

D’une société de sous-traitance à une autre

Depuis le 7 mai, les employés en sous-traitance ont investi le hall de l’aéroport et n’ont cessé de revendiquer ce qu’ils considèrent comme leurs «droit»: être recrutés par la société Tav Tunisie.

Cette dernière vient d’annuler son contrat avec l’ancienne société de sous-traitance qui, selon les employés, paye très mal. Elle a signé un autre contrat avec la société Yamama pour le nettoyage, qui a promis à la direction de prendre en charge la totalité des employés et de leur garantir leurs droits sociaux et de meilleures conditions de travail. Ainsi, les travailleurs ne risquent pas de perdre leur travail et de se retrouver du jour au lendemain au chômage, selon une source officielle de la direction de l’aéroport.

Ça monte au nez !

Mais voilà, les travailleurs ne veulent pas céder d’un iota. Et posent leurs conditions: ou l’intégration à la société Tav Tunisie, ou la poursuite des protestations, dans le hall de l’aéroport même.

Ce chantage ne fonctionne pas. L’administration reste sur sa position. Les grévistes sit-inneurs maintiennent leur pression.

«A voir l’état lamentable de l’aéroport, nous tous, fonctionnaires, managers, directeurs et sous-directeurs, avons voulu le nettoyer. Car, vous n’avez pas idée des saletés, et avec la chaleur, les odeurs ont commencé à monter. Il s’agit bien de notre aéroport, de l’image de notre pays et ça nous fait tellement mal au cœur de le voir si souillé», a dit à Kapitalis, très irrité, l’un des fonctionnaires de l’aéroport. Et de hausser le ton, en déclarant que les grévistes ont tout fait pour les empêcher de nettoyer. «Le pire, c’est que demain, mardi, nous allons encore une fois recevoir une délégation de tours opérateurs de Kiev et ceci ne travaille pas le pays. Déjà, la semaine dernière, on a été confronté à pratiquement la même situation. Il y a eu du grabuge au moment où nous recevions une délégation de 50 tours opérateurs de Kiev et notre effort pour que le tourisme reprenne risque de tomber à l’eau», ajoute le responsable de l’aéroport.

 

Emplacement de l'aéroport d'Enfidha

A chacun sa version

Du côté des grévistes, on a droit à une autre version. Ils se plaignent et lancent des accusations graves. «Ils (les responsables de la société, Ndlr) ont utilisé des bombes à gaz pour essayer de nous disperser et nous ont agressés. L’une des nôtres, enceinte, a perdu son bébé. Et ceci s’est déroulé en présence du directeur du district de la garde nationale de Sousse, le responsable de la sécurité de l’aéroport, le délégué d’Enfidha et du conseiller du ministre du Transport», allèguent les travailleurs.

Allégations qu’un responsable à l’aéroport d’Enfidha dément formellement et précise: «Rien de tout cela n’est arrivé. Ce qu’ils disent est non seulement faux, mais très grave. Comment peuvent-ils aller jusque-là, c’est vraiment inadmissible d’autant plus que nous faisons tout pour gérer la situation et trouver un terrain d’entente. L’essentiel pour nous c’est de sauver la saison». Affaire à suivre.

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