Il y a trop de publicité à la télévision: la première soirée de Ramadan 2010 nous en a apporté la preuve. De quoi se demander si ce «trop de pub» ne risque pas de tuer la télévision, et la pub avec?
Il y a trop de publicité à la télévision. Ce ne sont pas les chaînes qui s’en plaignent, puisqu’elles réalisent une grosse part de leurs recettes annuelles de publicité durant le mois de Ramadan, mais les téléspectateurs lambda, comme vous et moi, à qui l’on inflige ainsi des coupures intempestives, saucissonnant, et souvent de manière saugrenue, les feuilletons, séries et émissions programmées en soirée. Mais que peut-on contre la loi de l’argent?
Tous les chiffres en hausse
Selon les estimations de Sigma Conseil, le nombre de minutes de publicité diffusées, le soir du 11 août, sur les chaînes nationales s’élèvent à 156 minutes, contre 126 minutes en 2009 soit une évolution de 23,5%. La diffusion publicitaire en secondes sur les chaînes nationales s’est établie à 9.340 secondes contre 7.565 secondes en 2009. Le nombre de spots de publicité diffusés sur les chaînes nationales a lui aussi augmenté, passant de 262 spots en 2009 à 322 cette année, soit une évolution de 22,9%.
Toujours selon Sigma Conseil, les annonceurs TV ayant été le plus diffusées (en secondes), sont la Sfbt (750), la Stial Délice Danone (660), l’Ott (635), l’Iat (595) et la Ste Nejma (505).
Les marques ayant été le plus diffusées (en secondes) sont Tunisiana (635), Orange (495), la Banque Zitouna (390), Délice Danone (380) et Start (360).
On remarquera que les deux nouveaux annonceurs pour ce mois de Ramadan, Orange Tunisie et Banque Zitouna, sont déjà classés au Top 5.
L’effet de saturation
Une dernière remarque: la pub est censée faire vivre la télévision, en lui apportant une manne d’argent frais qui l’aide à financer ses productions pour répondre aux besoins d’un public d’autant plus versatile et insaisissable qu’il a aujourd’hui l’embarras du choix entre plusieurs centaines de chaînes toutes dévouées à satisfaire ses moindres caprices.
Soit, mais le trop de pub ne risque-t-il pas, par l’effet de saturation qu’il produit, par lasser le public, le distraire et l’éloigner de la télévision? Le trop de pub ne risque-t-il pas de tuer et la télévision et la pub?
A bon entendeur salut! Et, surtout, bon appétit… La suite s’annonce très consistance. Mieux vaut donc avoir un bon estomac à la place des yeux. Comme ça, au moins, on peut être sûr de pouvoir «digérer» les images.
Imed B.